Quel impact du digital sur l’organisation ?

Etre acteur sur le digital suppose de mobiliser une grande variété de compétences en communication, marketing, fonctionnalités, technologie, design, etc. Coordonner ces compétences peut vite devenir un cauchemar tant leurs cultures, rythmes de travail, attentes en terme de carrière, sont différents. Quelles sont les ressources clés ? Comment les conserver en interne à l’entreprise ? Comment déléguer les tâches récurrentes sans perdre l’expertise et l’histoire de l’écosystème digital de l’entreprise ? Comment attirer et conserver les talents du digital ?

Le digital, ou le numérique pour les puristes du français, a pris ses quartiers au sein de l’entreprise depuis une quinzaine d’années. Bien sûr, les applications informatiques permettant de gérer des données structurées, étaient déjà largement répandues avant l’émergence du Web. Mais elles n’étaient disponibles que pour les collaborateurs de l’entreprise, et au mieux intégrées à leurs équivalents chez les partenaires. Le digital introduit une nouvelle ère dans laquelle l’information non structurée devient hégémonique, et l’information structurée se trouve libérée des carcans des grosses applications d’entreprise (mainframes, ERP, CRM) via les Web Services. Et au-delà de ces considérations sur l’information, le développement du digital s’accompagne d’une prolifération de terminaux, d’un accès démocratisé aux technologies de l’information dans la sphère personnelle qui stimule leur équivalent dans la sphère professionnelle et de l’apparition de nouveaux usages d’une grande volatilité.

Pour suivre le mouvement, les entreprises ont traditionnellement confié à leur DSI le soin de mettre en place les systèmes informatiques nécessaires. Cependant, le digital ce n’est pas uniquement de l’informatique. De nouveaux métiers sont apparus, aux contours méconnus et qui restent encore à définir précisément. Pour aider les entreprises dans cette voie, le Secrétariat d’Etat chargé de la prospective et du développement de l’économie numérique propose d’ailleurs un panorama des familles des métiers de l’Internet (http://www.metiers.internet.gouv.fr/). Les DRH pourront s’en inspirer pour élaborer la filière des métiers du digital au sein de l’entreprise, cartographier les compétences requises pour le bon fonctionnement de l’activité de l’entreprise sur le digital, et surtout proposer aux collaborateurs concernés des perspectives de carrière attractives.

L’entreprise ambitieuse sur le digital, doit rapidement se poser la question de la mobilisation des ressources humaines clés : identifier les profils de compétences dont elle a besoin, s’assurer que les collaborateurs en place mettent en œuvre les meilleurs pratiques de leur domaine d’expertise, et bien sûr construire un plan d’évolution qui fidélise ces collaborateurs sur le long terme. En parallèle, tout devra être mis en œuvre pour coordonner les initiatives sur le digital, capitaliser sur les expériences locales et les compétences de collaborateurs autodidactes sur le digital, inviter au partage des savoir-faire, notamment au sein de grands groupes internationaux, et bien-sûr conserver au sein de l’entreprise la maîtrise du savoir-faire digital.

Ce travail sur les compétences est d’autant plus important aujourd’hui que les projets de développement d’activité en ligne se développent considérablement. Les entreprises ont pris conscience de l’importance du digital, le sujet est désormais évoqué au plus haut niveau de décision de l’organisation, et des ambitions sont affichées. Autre facteur, les compétences restent rares, et probablement insuffisantes en nombre pour faire face à la demande du marché. Qui plus est, les formations initiales efficaces restent rares. Enfin, la crise économique et financière que nous traversons a artificiellement fidélisé les profils du digital, très habitués à une grande mobilité professionnelle, et s’apprêtant à devenir de nouveau plus mobiles avec l’amélioration de la situation économique. Ces trois facteurs réunis conduisent à une tension sur le marché, tant pour les profils à recruter au sein des entreprises, que pour les prestataires sollicités et qui auront à faire face à une plus grande rotation de leurs ressources risquant d’entrainer des retards dans les projets qui leur sont confiés.

Le digital, ce sont avant tout des hommes des femmes qui le font vivre. Réunir les talents, les faire évoluer, les coordonner malgré leur rattachement organisationnel, doit être une priorité pour l’entreprise. Au sein de votre entreprise (ou chez vos clients pour les lecteurs en poste au sein de cabinets de conseil ou d’agences Web), quel impact avez-vous observé du fait de l’émergence du digital sur l’organisation de l’entreprise ?

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