Innovation et péchés (mignons)

Le 6 juillet 2011 se tenait à l’hôtel Napoléon à Paris, une conférence intitulée « Innovation et péchés (mignons) ». Le pitch attractif de la conférence m’a convaincu de consacrer ma soirée à ce sujet qui m’est cher (l’innovation bien sûr !) :

« Luxure, jeux, alcools… ce sont des petits ou grand péchés, qui ont aussi inspiré des entreprises et des innovations. Du X, souvent pionnier sur le Net, aux sites de jeux en ligne en passant par la vente en ligne de chocolats, vins et de spiritueux, comment ces business pas comme les autres ont-ils utilisé la Toile et le numérique pour développer leurs activités ? »

Sujet éminemment délicat à traiter, je me demandais comment les intervenants allaient s’en sortir, et surtout si j’allais découvrir les ficèles utilisées par ces industries pas comme les autres pour innover sur le net. Cinq présentations se sont suivies, sans d’ailleurs de véritable fil conducteur :

  • Jeux sur Internet, par Maître Cathy Rosalie July, spécialiste des aspects juridiques des jeux en ligne
  • Vin en ligne, résumé de l’étude « Quels sont les meilleurs sites de vente de vin sur Internet en 2011 ? » réalisée par Bordeaux Ecole de Management (BEM)
  • Porno sur Internet par Damien Douani
  • Gleeden par Ravy Truchot, cofondateur de Gleeden.com et CEO de Blackdivine LLC
  • Marc Dorcel par Ghislain Faribeault, directeur des nouveaux médias de Marc Dorcel et Dorcel TV

Voici pêle-mêle les informations présentées qui ont attiré mon attention :

  • La procédure d’enrôlement des joueurs en ligne reste étonnamment lourde du fait des pièces à présenter pour garantir l’identité des joueurs, et bénéficierait avantageusement de la dématérialisation des preuves d’identité. Evidemment cela n’enlèverait en rien aux obligations règlementaires visant à protéger les joueurs contre leurs éventuelles addictions
  • A peine un an après l’ouverture du marché du jeu en ligne, l’ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux en Ligne), déjà 19 mises en demeure ont été adressées aux éditeurs des sites. Ce qui a provoqué un débat en séance (surtout sur Twitter) sur les différences de positionnement entre l’ARJEL (qui sanctionne l’éditeur d’un site) et l’HADOPI (qui sanctionne le consommateur)
  • En 2010, 30 millions de français ont joué en ligne, générant un chiffre d’affaires de 26 milliards d’euros ! On comprend les convoitises qu’attire ce marché
  • Le premier site Web français de vente en ligne de vin, se classe au 6e rang mondial. Notre pays aurait-il du mal à tirer parti en ligne de son image de grand producteur de vin réputé dans le monde entier pour la qualité de nos vignobles ?
  • 12% des sites Internet sont considérés comme porno, sans compter les blogs,  soit 25 millions de sites Web. Le plus surprenant est d’essayer d’imaginer le nombre de personnes nécessaires au développement et à l’animation de ces sites : arrivent-ils tous à vivre de leur activité ?
  • Gleeden a adopté un positionnement volontairement sans tabous : les hommes et femmes mariés veulent avoir des aventures extra-conjugales, Gleeden leur offre un réseau social de rencontre, sans obliger ses membres à masquer la réalité de leur intentions. Positionnement qui ne manque pas de susciter débat, tant il bouscule les règles de notre société. Mais positionnement qui a déjà convaincu 850 000 membres dans 159 pays !
  • Marc Dorcel a misé sur l’innovation pour rester le premier sur son secteur, en proposant sur le marché des innovations technologiques, l’utilisation de technologies jamais utilisées auparavant sur son secteur, ou encore en tirant habilement parti des médias sociaux

L’ensemble des supports de présentation devraient être publiés en ligne (sauf l’étude sur le vin en ligne). Il faudra probablement surveiller les prochaines annonces de French Web pour les télécharger. Quant aux tweets relatifs à la conférence, ils sont tagués #innonapo.

Au final, cette conférence, bien que polémique (certaines marques auraient refusé de venir, on se demande pourquoi ?) offrait une occasion de débattre d’innovation dans des domaines peu habituels. Malheureusement l’innovation en elle-même n’était pas autant mise en avant que je l’aurais souhaité. Une prochaine conférence sera peut-être l’occasion d’entrer plus en détails dans les processus d’innovation de ces mêmes secteurs, de la génération des idées à leurs mises en ligne, en passant par les astuces juridiques dont il a fallu faire preuve pour dépasser les barrières de la loi et suivre l’évolution des mentalités. Et pourquoi pas de montrer comment certaines innovations initiées dans ces secteurs sulfureux, ont ensuite pu être reprises dans d’autres industries. Ou comment le vice génère de la valeur…

 

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