Mardi 11 janvier 2011, j’ai eu l’occasion de présenter l’opportunité Web 2.0 au sein du Club des Maîtres d’Ouvrage. Les participants présents étaient tous responsables de maîtrises d’ouvrages dans diverses entreprises et administrations. Un panel éclectique, réuni dans le cadre d’une matinée consacrée au poste de travail. L’objet de mon intervention étant de planter le décors du poste de travail collaboratif, de manière la plus interactive possible avec les participants.
En synthèse, voici les principaux points qui se sont dégagés des discussions. Il ne s’agit évidemment pas de restituer ici l’intégralité des débats, mais simplement de rappeler les échanges saillants :
- Les projets collaboratifs souffrent d’une absence de sponsor au plus haut niveau des organisations
- Les technologies et usages Web 2.0 sont bien connus, mais pas forcément répandus
- Les technologies sont omniprésentes, mais il faut faire attention à ne pas en devenir esclaves, accepter de couper son smartphone, par exemple pendant la présentation : être ici et maintenant en symbiose avec les participants
- L’email est hégémonique tant et si bien qu’il a pu paraître choquant que j’explique ne plus y répondre (ou plus exactement : ne plus être en mesure de répondre à tous les emais professionnels que je reçois. Voir mon post à ce sujet)
- Les usages externes (ceux mis en œuvre dans la sphère personnelle) s’infiltrent / s’immiscent au sein de l’entreprise et la DSI peut encore reprendre le leadership à condition de proposer des solutions et d’aider à l’appropriation par l’ensemble des collaborateurs
- Le poste de travail nécessite encore une réflexion approfondie, pour qu’il apporte les services et contenus utiles au quotidien, et ne soit pas seulement un moyen d’y accéder
- Les média sociaux nécessitent l’implication du marketing (au sens large), des RH, de l’IT, et du juridique
J’avais enfin prévu (au cas où le dialogue ne prendrait pas avec l’assistance), de traiter d’autres points que je n’ai pas pu aborder faute de temps (et au profit d’une interaction très vivante avec les participants) :
- L’évolution des usages IT au sein des entreprises
- Les réseaux sociaux : valeur pour l’entreprise et usages au quotidien pour les collaborateurs
- Maturité des technologies Web 2.0
- Structures de coûts du Web 2.0
- Enjeux actuels du Web 2.0
- Exemples d’usages et fonctionnalités à expérimenter
Bref, il y avait de quoi passer la matinée à parler uniquement de Web 2.0 ! J’aurais sûrement l’occasion de revenir plus en détail dans ce blog sur l’ensemble des points évoqués lors de cette présentation. Et vous, pensez-vous que vos entreprises ont saisie l’opportunité Web 2.0 ?
Bonjour et merci pour ce retour d’expérience très intéressant.
Comme tu l’expliques si bien, les technologies sont connues mais encore peu déployées. Si le financement est primordial, à mon goût le bas blesse plus encore du côté des raisons et de la manière d’entreprendre cette innovation.
Souvent, la DSI choisi en connaissance de cause sans communiquer au reste des utilisateurs ces raisons alors que ce sont eux qui seront les réels acteurs de ce changement !
N’oublions pas que ces technologies sont un changement, et chaque changement doit être anticipé, préparé, communiqué, assisté et accompagné.
Tout à fait d’accord Tatiana. Et il est vraiment temps que les DSI reprennent le pouvoir sur ces sujets, au risque d’être cantonné au rôle de fournisseur d’infrastructure.
Bonjour Michaël,
Merci pour cette angle très concret sur l’entreprise 2.0.
Pour être actif sur ce sujet dans mon entreprise qui vient de mettre en place un réseau social/collaboratif, il y a 2 points fondamentaux : le premier que tu indiques sur le sponsor. C’est fondamental. Selon les chiffres admis sur ce sujet, sans accompagnement (ce qui se passe sur le net) 10% des gens sont actifs, et 90% lecteurs/consommateurs. En entreprise, il faut donc convaincre une partie des consommateurs qu’ils peuvent, doivent y aller. Si le top executif le fait, et est actif, la masse suivra parce qu’ils verront qu’ils ne risquent rien.
Le second point est que ce genre de projet est un vrai changement culturel dans l’entreprise et dans les métiers (et je mets la DSI en tant que métier utilisateur) comme le précise Tatiana. Je ne pense pas que la DSI, en tant que prescripteur et opérateurs des outils SI, doivent « reprendre le pouvoir ». C’est un projet d’entreprise dont l’impulsion doit être donné par la direction et a minima un métier pour un besoin business. La DSI doit être partie prenante (collaboration) parce que même si au début, il y a peu de lien avec les systèmes existant, rapidement ce n’est plus le cas, et le réseau social (facebook interne) devient un point central du collaborateur et donc doit être interfacé avec tous ses outils.
Je serai ravi d’approfondir cette discussion 😉
Frédéric
Pour compléter ton premier point, et cela pourrait faire l’objet d’un article sur ce blog, le fait de convaincre les collaborateurs d’aller sur un espace collaboratif devrait être une évidence, à partir du moment où il s’agit d’un espace de travail : tout ce qui peut faciliter le travail du collaborateur, le rendre plus efficace, lui permettre de dégager du temps, est facile à déployer. Le problème étant que souvent, les espaces collaboratifs sont présentés (et donc perçus), comme des espaces « à côté ». En revanche, lorsque les collaborateurs ont eux-mêmes une motivation à utiliser des espaces collaboratifs, ils peuvent aujourud’hui facilement se sourcer à l’extérieur de l’entreprise.
Ce qui me permet d’introduire ce que j’ai appelé la « reprise du pouvoir » par la DSI. Il s’agit surtout d’éviter que s’instaurent des usages déviants, et de proposer aux collaborateurs des solutions bien intégrées à leur poste de travail.
Quant au « Facebook interne » que tu évoques, je préfère éviter cette expression qui peut donner un aspect gadget au réseau social d’entreprise. Ce qui peut également faire l’objet d’un autre article, ou alors d’une discussion autour d’un verre !
Diagnostic bien pose. Sur le role de la DSI, par retour d’experience, il faut aussi la rencontre avec des managers de communautes internes car le plus difficile est dans le decollage des usages pas sur la mise en place de l’outil.
L’interet de la DSI est clairement le sujet du séminaire : c’est quoi le poste de travail de demain qui sera collaboratif.