2012, année de l’influence… et de la Klout attitude

Nos esprits cartésiens ont besoin de mesurer, tout et n’importe quoi. Avec le développement de l’usage des médias sociaux, de nouveaux indicateurs sont apparus. Le Graal semble être l’indicateur de mesure de l’influence d’un internaute sur les médias sociaux. Car la mesure de l’influence tout court d’une personne, échappera encore et pour longtemps, à une mesure exhaustive et fiable. Ce qui n’interdit pas de tenter de mesurer l’influence d’une personne acteur des médias sociaux.

L’Histoire est jalonnée d’efforts pour inventer des unités de mesure. Prenons l’exemple de la mesure des distances. Longtemps les humains ont tâtonné : pour les grandes distances, les jours de marche faisaient bien l’affaire, jusqu’à ce que la marche ne soit plus le seul moyen de se déplacer ; pour les petites distances, les longueurs de parties du corps humains suffisaient bien tant que l’on se contentait de discuter entre personnes de même gabarit. Jusqu’au moment où il est apparu nécessaire d’établir un système de mesure universel. C’est ainsi que le système métrique s’est imposé à tous. En réalité pas vraiment, puisque certains pays continuent d’utiliser des unités de longueurs historiques qui leur sont propres, en acceptant néanmoins des conversions dans le système métrique.

Avec le développement scientifique vers l’infiniment grand et vers l’infiniment petit, le système métrique a montré ses limites, et d’autres unités de mesure sont apparues. Elles sont utilisées par des experts et leur permettent de mesurer finement les distances dans leur domaine d’expertise. Un système de mesure est donc pérenne, jusqu’à ce que les connaissances sur le domaine mesuré évoluent.

Les médias sociaux n’échappent pas à la règle. Pour ce domaine très jeune sur lequel nous avons très peu de recul, des indicateurs de mesure ont été créés : le nombre d’abonnés, le nombre de messages postés, le nombre de messages re-postés, etc. Puis avec la multiplication des plateformes, le besoin de mesurer l’activité d’une personne est apparu. Au-delà de l’activité, on se prête même à imaginer pouvoir mesurer l’influence d’une personne active sur les médias sociaux. Se pose alors la question de se savoir ce que signifie d’être influent sur les médias sociaux ?

Tout d’abord il me semble nécessaire de circonscrire l’analyse de la notion d’influence à ce qui est effectivement mesurable. Je parle bien ici de d’influence sur les médias sociaux, et non d’influence tout court. L’influence au sens stricte nécessiterait de capter des marqueurs qui s’expriment sur bien d’autres supports que sur les seuls médias sociaux, voire en face-à-face. Ce sont donc les actions réalisées par des tiers sur les médias sociaux suite à des publications d’un internaute sur ces mêmes médias sociaux, qui sont ici l’objet de l’analyse.

Un des moyens pour mesurer l’impact des actions d’un internaute sur les médias sociaux, est celui proposé par Klout. Aussi perfectible soit-il, celui-ci apporte une première réponse à la notion de mesure de l’impact des actions d’un internaute sur les médias sociaux. Dans mon compte Klout, j’ai référencé mes comptes Twitter, Facebook, Google+, LinkedIn, Foursquare et WordPress. Au 8 janvier 2012, mon activité sur ces différents comptes, et surtout les réactions qu’ont suscité mon activité, conduit à un score de Klout de près de 49. Le graphe de l’évolution de mon score sur un mois glissant fait d’ailleurs apparaître une hausse brutale le 17 décembre 2011 que je n’explique pas (cela fait peut-être suite au référencement de mon compte Google+, mais je n’en suis pas sûr) :

Klout score analysis

Je n’ai aucune idée de l’algorithme de calcul de ce score, et peu m’importe. En effet, dans le même ordre d’idée, je n’ai pas besoin de savoir comment est évalué le volume d’essence restant dans le réservoir de ma voiture pour regarder de temps en temps la jauge d’essence. Aussi perfectible que ce soit ce score, il me permet d’apprécier l’impact de ce que je publie sur les médias sociaux que j’ai référencés dans Klout. Et le fait d’avoir la possibilité de consulter un indicateur, ne m’oblige pas à le consulter en permanence, ni même à modifier ma manière de publier pour augmenter la valeur de cet indicateur en en devenant l’esclave. En revanche, si l’augmentation de mon score de Klout est cohérent par rapport à mes intérêts, pourquoi me passer de cette mesure ? Face aux critiques, Klout a d’ailleurs fait un effort de pédagogie intéressant pour mieux expliquer son concept.

 

TweetLevel

TweetLevel évalue également un score d’influence, en se focalisant sur la seule activité d’un compte Twitter. Moins complet que Klout, qui analyse plusieurs médias sociaux, TweetLevel donne néanmoins une information intéressante permettant d’apprécier une certaine forme d’influence, la popularité, l’engagement et la confiance avec les utilisateurs de Twitter. Avec en ce moment un score de près de 68, TweetLevel me qualifie même de superstar sur Twitter sur mon domaine… sans préciser de quel domaine il s’agit.

D’autres systèmes de mesure existent et l’on peut s’attendre à ce que le darwinisme fasse son office en éliminant les systèmes qui n’auront pas su s’imposer comme des références. Erin Griffith (@griffitherin) dresse sur AdWeek un court panorama qui permet d’apprécier la concurrence qui se livre dans ce domaine. 2012 sera probablement une année décisive, tant pour les offres de mesure de l’influence sur les médias sociaux, que sur la compréhension des mécanismes d’influence eux-mêmes. Et les internautes et marques actifs sur les médias sociaux auront à cœur d’observer comment ces différents systèmes les notent et d’agir en conséquence. C’est ainsi que certains, tels que Yann Gourvennec (@ygourven) sont déjà allés jusqu’à supprimer leur compte Klout. Voir à sujet les explications de Yann dans son article « influence : pourquoi j’ai enfoncé mon Klout … ». Pour ma part, et bien que je comprenne l’agacement que peut susciter les changements de Klout ou l’opacité de son algorithme, il me semble nécessaire de prolonger l’aventure et de laisser un peu plus de temps à Klout pour développer un système de mesure fiable et pérenne… jusqu’à ce que les connaissances sur la notion d’influence sur les médias sociaux conduisent à la nécessité d’améliorer l’outil de mesure.

En attendant que l’offre de mesure se stabilise, il convient de rester prudent sur l’interprétation des mesures proposées par les sociétés qui se positionnent sur le sujet. Pour cela, il faudra bien comprendre ce qui est mesuré et pourquoi le résultat de la mesure varie en fonction des publications sur les médias sociaux. Enfin, comme cela a été le cas par le passé avec les différents systèmes de mesure des distances, il est nécessaire d’accepter de laisser un système de mesure fiable émerger au travers de diverses tentatives… jusqu’à ce que les connaissances aient évolué et qu’une amélioration du système de mesure s’impose.

Et vous, avez-vous déjà eu la curiosité de regarder les scores de vos différents comptes de médias sociaux ? Comment utilisez-vous ces mesures ? Quant à moi, je me demande : cet article va-t-il impacter mon score de Klout ?! 🙂

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :