Intelligence artificielle, une ambition pour la France

Le 13 mars 2024, la Commission de l’Intelligence Artificielle a remis son rapport au Président de la République Française. Un rapport de 130 pages, proposant 25 recommandations chiffrées à 27Md€ sur 5 ans pour un impact sur le PIB entre 250 et 420Md€. Le sujet est d’importance aussi j’ai alloué une douzaine d’heures à la lecture intégrale du rapport. Certains points ont attiré mon attention. Pas seulement les recommandations en tant que tel, mais plutôt l’argumentation développée. Je les mets donc en exergue ci-dessous, en les faisant suivre d’un commentaire.

  1. Un rapport équilibré et pédagogique
  2. La France est en retard
  3. Entre optimisme et réalisme
  4. L’IA et le numérique, vecteurs de prospérité
  5. L’IA impactera l’emploi (en bien)
  6. Une tentative de définition de l’IA
  7. On n’en est qu’au début de l’IA…
  8. … et un avenir dystopique est à craindre
  9. Un besoin colossal de formation à l’IA
  10. La transformation numérique des administrations avec l’IA
  11. Mobiliser l’investissement privé pour l’IA
  12. Notre point fort : une masse considérable de données culturelles
  13. Le rôle majeur de la commande publique pour l’IA
  14. Une gouvernance mondiale de l’IA, oui, mais pourquoi menée par la France ?
  15. En conclusion

Quelques jours avant la remise du rapport, Singapour annonçait un programme de formation à l’IA pour les plus de 40 ans (20M$), dans le cadre d’un vaste programme (1Md$). D’un côté, un pays de 5454 millions d’habitants annonce en anglais au parlement un programme opérationnel, de l’autre, un pays de 67750 millions d’habitants produit un rapport. Ramené au PIB, l’un investit 0,25%, l’autre se voit recommandé par une commission d’investir 0,19%. Une question frappe l’esprit : combien d’années pour que ce rapport devienne en France une réalité sur le terrain tandis que pendant ce temps-là, Singapour aura formé ses seniors ?

Ce mois de mars 2024 a aussi vu la mise en application de l’AI Act au niveau européen. Il y a donc une forte actualité sur l’IA en ce début 2024. Elle mérite toute l’attention des dirigeants. J’espère de tout cœur que nos élites, politiques, haut-fonctionnaires, cadres, prendront le temps de se plonger dans ce rapport, vu les enjeux de l’IA.

J’ai lu le rapport en adoptant plusieurs casquettes : en tant que citoyen, en tant qu’entrepreneur, en tant que consultant en digitalisation. Un simple résumé n’aurait pas grand intérêt. J’ai privilégié le commentaire d’extraits qui ont attiré mon attention. Comme souvent avec une œuvre littéraire, la lecture par soi-même reste la meilleure manière de se faire un avis. Je vous invite donc à prendre le temps de lire le rapport.

Un rapport équilibré et pédagogique

Les auteurs ont le mérite de la pédagogie. En effet, il est toujours difficile pour des contemporains de comprendre l’impact d’une innovation sur l’économie, les sociétés, les modes de vie. Les auteurs de science-fiction nous aident. Les économistes aussi. La bonne nouvelle avec l’IA est que l’on dispose de bases de comparaison historiques et mondiales, notamment avec l’adoption massive de l’électricité au début du XXe siècle ou de l’informatique plus récemment. Ce qui facilite la compréhension et aide à se projeter, même si on ne connaît rien à l’IA.

Le rapport se veut aussi pragmatique, informant autant des opportunités que des risques liés à l’IA. Ainsi, comme présenté au chapitre 1.9, la recommandation de recourir à des modèles ouverts (open source) s’accompagne de propositions de contre-mesures visant à réduire les risques d’usage de ces modèles par des acteurs malveillants (cybersécurité, bactériologie).

Risques liés aux systèmes d’IA générative
Source : Commission de l’IA

La vision dynamique qui sous-tend le rapport donne de la perspective sur les années à venir. Sans être une boule de cristal, le rapport articule les grandes composantes de l’écosystème IA, en présentant de manière succincte leurs évolutions probables : baisse des coûts des puissances de calcul, externalités positives de l’IA sur l’impact environnemental, foisonnement de données fournies par les objets connectés, évolution des tâches et des emplois, etc.

Au-delà de la qualité du rapport, au terme de sa lecture, une question me taraude. La France peut-elle faire autre chose que de produire des rapports qui viennent s’entasser sur le bureau du Président de la République ? L’avenir nos dira si le gouvernement se saisit du sujet et met en œuvre tout ou partie des recommandations proposées par la Commission.

Ce qui m’étonne le plus au final, c’est que moins de deux ans après l’élection présidentielle de 2022, et moins d’un an après la « réforme » des retraites, notre pays montre clairement qu’il n’a pas saisi l’ampleur du sujet. Qui se souvient d’avoir entendu les candidats à la fonction suprême se positionner sur le sujet de l’IA et plus généralement de la digitalisation de notre société ? J’ai évoqué ce point lors d’un bilan six mois après la sortie de ChatGPT.

Les 25 propositions sont de grande qualité. Je suis juste perplexe sur la proposition de gouvernance mondiale de l’IA dans un rapport visant la France. J’aurais la même perplexité en lisant, dans la convocation à l’assemblée générale de ma co-propriété, une proposition concernant toute la ville où j’habite. Cela me semblerait hors sujet, malgré l’intérêt que cela peut avoir sur le plan collectif. Je crois malheureusement que nous n’avons plus les moyens de s’occuper du monde. Concentrons notre attention sur nos forces et investissons pour compenser nos faiblesses.

La France est en retard

« Depuis plusieurs décennies, la tendance est celle d’un déclassement technologique et économique de notre continent, qui hypothèque sa prospérité et son indépendance. » (Page 4)

Le lecteur est prévenu : nous (la France) sommes en retard. Notamment en termes de formation à l’IA. Mais on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif. Il existe déjà pléthore de cours gratuits sur l’IA. J’ai d’ailleurs parlé récemment de celui proposé par IBM pour présenter les fondamentaux à l’IA. Certes il nécessite de maîtriser l’anglais. Pour ceux qui ne parlent pas cette langue, la Finlande met à leur disposition une formation à l’IA disponible dans 30 langues dont le français ! Le problème de fond n’est pas l’offre de formation, mais l’envie d’y accéder. Préférez-vous regarder le JT ou visionner un cours qui vous expliquera les fondamentaux de l’IA ?

« Partout, les sociétés sont mises au défi par la diffusion des technologies numériques. […] L’intelligence artificielle prolonge et approfondit ce mouvement. » (Page 6)

Le rapport se veut réaliste affirmant autant les gains (entre 250 et 420Md€ de hausse de PIB, page 8), que le fait que ces gains seront temporaires (une fois l’IA massivement déployée), ou encore que l’IA aura un impact sur l’emploi. Pas de langue de bois donc.

Le rapport embrasse le sujet de l’IA dans sa globalité, montrant qu’il touche la société dans de nombreux aspects : service public, financement de l’innovation, formation, contrôle de l’usage des données, souveraineté, etc.

« Seuls les États qui se donneront les moyens de maîtriser l’IA en obtiendront les principaux bénéfices. Or, à ce jour, la France et l’Europe sont en retard. » (Page 8)

Un chiffre frappe : à richesse comparable, les États-Unis investissent trois à quatre fois plus que la France sur l’IA.

« L’impact des précédentes innovations majeures sur la productivité française est souvent considéré comme modéré. Le retard à l’adoption de ces technologies par rapport aux autres pays, notamment les États-Unis, constitue une des raisons principales. » (Page 110)

On l’observe en particulier dans les TPE/PME. Le baromètre France Num 2023 sur la numérisation des entreprises de moins de 250 salariés est à cet égard instructif. On y apprend d’ailleurs que seuls 5% des entreprises de cette taille ont une solution IA.

Entre optimisme et réalisme

La Commission se veut optimiste en affirmant que malgré notre retard, il n’est pas trop tard pour réagir. Son principal argument étant que la chaîne de valeur de l’IA n’est pas encore arrivée à maturité. Encore faut-il qu’on se mobilise vite et fort.

« Oui, il faut se préparer à ce que l’automatisation permise par l’IA supprime certains emplois et accélère l’obsolescence de certaines compétences. » (Page 8)

C’est une certitude, comme ça a été le cas dans le passé avec toute innovation de grande ampleur. Avec l’imprimerie, les copistes ont disparu. Avec l’électricité, le charbon est devenu secondaire. Avec le numérique, les opératrices des réseaux télécom ont laissé la place à des commutateurs. Avec l’IA, certains métiers disparaîtront, mais moins qu’on le croit a priori.

« L’IA peut être mise au profit de la réduction des inégalités sociales, de la prospérité collective et de la qualité du travail. » (Page 12)

Je n’ai de cesse de le répéter depuis plusieurs dizaines d’années. Oui, j’ai conscience que cette phrase fait vieux con. Mais c’est une réalité. Les rapports et les études s’enchaînent malheureusement avec le même constat : la France perd depuis les années 1980 l’avance technologique qu’elle avait acquise avec les plans pour le nucléaire, pour l’aéronautique et pour le calcul. Le baromètre France Num sur la digitalisation des TPE/PME françaises est à ce titre édifiant.

L’IA et le numérique, vecteurs de prospérité

« Le développement et le déploiement d’une nouvelle technologie aussi déterminante que le numérique sont le principal facteur explicatif des écarts de prospérité entre les États-Unis et la France sur cette période. » (Page 36)

Est-il encore possible de douter de l’impact du numérique sur la compétitivité ? Ces chiffres le démontrent encore. Je cite d’ailleurs souvent une étude de 2012 réalisée par le MIT et Cap Gemini, qui démontrait que les entreprises les plus digitalisées sont 26% plus performantes que la moyenne des entreprises de leur secteur. Investir dans le numérique est une question de bon sens pour tout dirigeant d’entreprise.

L’IA impactera l’emploi (en bien)

« Concernant le contenu du travail, il est certain que la majorité des métiers va évoluer. La plupart des tâches seront transformées, d’autres seront supprimées, et de nouvelles tâches apparaîtront. » (Page 48)

Nous voilà prévenus : nous sommes tous touchés par la déferlante de l’IA. La bonne nouvelle est qu’il existe un moyen simple et gratuit de s’auto-former : le Web !

« Au sein d’une même profession, les gains de productivité semblent à ce jour bénéficier aux travailleurs les moins productifs. » (Page 48)

En gros, les mauvais deviennent meilleurs grâce à l’IA.

Effet attendu de l’IA sur les métiers en France.
Source : Bergeaud (2024)

Une tentative de définition de l’IA

« D’une certaine manière, là où les machines industrielles et les programmes informatiques « classiques » sont un condensé de savoir explicite, un système d’IA peut être un condensé de savoir implicite. » (Page 49)

Voilà probablement la phrase la plus synthétique et inspirante que j’ai pu lire sur les diverses tentatives de définir l’IA.

« Les modèles d’IA sont effectivement imprégnés des données qui servent à les entraîner, et des référentiels culturels présents dans ces données. » (Page 56)

C’est un des points les plus délicats à comprendre lorsqu’on utilise une IA générative. Fasciné par l’outil, on en oublie le référentiel de données sur lequel il s’appuie. Ainsi, comme l’indique le rapport « 93 % des données d’entraînement de GPT-3 proviennent de textes en langue anglaise. » Il est donc essentiel, à moins que nous souhaitions tirer un trait sur la France et sa culture, de disposer d’IA souveraines.

On n’en est qu’au début de l’IA…

« Avec l’intelligence artificielle générative, une étape importante dans l’histoire de l’innovation a été franchie. Cette étape est loin d’être la dernière. » (Page 65)

Ce qui milite pour une évaluation régulière de la maturité digitale des entreprises et des administrations. C’est d’ailleurs une saine gouvernance que d’évaluer périodiquement la maturité digitale d’une entité économique, qu’elle soit privée ou publique. Tous les ans est un minimum compte tenu de l’évolution rapide du monde numérique. Plus rapidement lorsque l’entité est en phase d’accélération, de transformation profonde de son modèle.

« D’ici la fin de la décennie, il est vraisemblable que les systèmes d’IA accompagnent les humains en continu et dans toutes les tâches, personnelles ou professionnelles. » (Page 65)

Il est donc urgent de s’approprier l’IA, à tous les niveaux de l’organisation. Ne refaisons pas l’erreur d’une adoption lente du numérique par nos classes dirigeantes.

… et un avenir dystopique est à craindre

« Ces bénéfices ne seront pas spontanément obtenus. Seuls un projet politique et un engagement collectif permettront de les obtenir. Car, à l’inverse des gains présentés précédemment, un avenir dystopique peut aussi se dessiner. Un avenir où les bulles informationnelles et les influences cognitives affaiblissent notre démocratie. Un avenir où de nombreux travailleurs ne trouvent pas leur place vis-à-vis de machines toujours plus compétentes. Un avenir où la concentration des technologies les plus avancées entre les mains de quelques acteurs altère notre souveraineté et absorbe la majeure partie de la valeur produite par notre économie. » (Page 66)

Une seule option s’ouvre à nous : prendre le sujet de l’IA à bras le corps et passer à l’action !

Un besoin colossal de formation à l’IA

Les auteurs du rapport chiffrent les besoins de formation à horizon 2034, soit un horizon de temps de dix ans (page 71) :

                • 56000 postes par an pour le développement de l’IA

                • 25000 postes par an pour le déploiement de l’IA

Notre capacité actuelle de formation de bac+3 était estimé en 2021 par la Cour des comptes à 16687 (c’est précis !). Il faut donc plus que tripler notre capacité de formation rien que pour couvrir le besoin de postes pour le développement de l’IA. Vu l’inertie dans le secteur de l’éducation, et le manque de compétences disponibles pour enseigner, on peut déjà craindre que nous n’atteindrons pas cette ambition.

Je m’attendais à voir dans le chapitre 2.1.2.2 La formation continue, une proposition de dispositif pour former massivement nos concitoyens à l’IA. Le modèle des Activateurs France Num pourrait d’ailleurs être mobilisé. En ce mois de mars 2024, près de 2800 Activateurs sont référencés. Ils pourraient être un relais, moyennant une formation préalable, et bien-sûr un budget pour financer leurs actions, car ils ne sont pas bénévoles.

La transformation numérique des administrations avec l’IA

« Trop souvent, la transformation numérique s’est arrêtée à la dématérialisation des démarches, sans transformer en profondeur la circulation de l’information, ou le traitement des demandes. » (Page 76)

Les administrations, quelle que soit leur taille, qu’elles soient nationales ou locales, seraient bien inspirées de faire un diagnostic digital sur dimmup.com.

Mobiliser l’investissement privé pour l’IA

« Un objectif d’investissements annuels de 15 Md$ pourrait être visé. Le changement d’échelle suppose de réorienter une partie de l’épargne privée, en mobilisant entre 0,1 % (démarche de rattrapage) à 0,3 % (démarche pionnière) de l’épargne des ménages français. » (Page 90)

La fourchette d’investissement recommandé paraît tellement minuscule au regard du bénéfice pour notre pays en termes de PIB (entre 250 et 420Md€), qu’on se demande s’il est vraiment besoin de réfléchir plus longtemps à la question : allons de l’avant et faisons de la France une terre d’IA !

Notre point fort : une masse considérable de données culturelles

« La qualité, la diversité et la profondeur des données issues de la culture européenne sont à l’évidence un atout pour les éditeurs d’intelligence artificielle. » (Page 106)

Voilà une bonne nouvelle pour l’Europe dans son ensemble et pour la France en particulier. À nous de saisir cet atout et d’en faire une force !

Le rôle majeur de la commande publique pour l’IA

« L’État doit davantage jouer un rôle de primo-adoptant de la technologie, c’est-à-dire contractualiser avec des entreprises, notamment petites, qui développent des solutions innovantes, capables d’avoir un impact majeur, mais qui ne sont pas encore stabilisées, faute de clients. » (Page 111)

En tant que fondateur d’une start-up, j’applaudis cette recommandation des deux mains. L’État et plus généralement la commande publique, peut avoir un rôle majeur dans le développement de l’écosystème de start-up. Il suffit de leur faire confiance et d’éviter de les noyer dans des procédures qu’elles peuvent difficilement supporter. Par exemple j’ai répondu à un appel d’offres en 2023 pour une région. Il m’a fallu 15 jours homme pour remplir le dossier, ce qui est colossal pour une petite entreprise. Les concurrents d’entreprises plus grandes ont consommé peu ou prou la même charge de travail. Mais diluée sur une ressource plus importante, la charge de cet investissement est bien moindre en proportion. Ce qui contraint les start-up à être très prudent avant de se lancer dans ce type d’appel d’offres.

Une gouvernance mondiale de l’IA, oui, mais pourquoi menée par la France ?

« Recommandation n° 22 : Structurer une initiative diplomatique cohérente et concrète visant la fondation d’une gouvernance mondiale de l’IA. »

Le volet qui m’intrigue le plus dans ce rapport, est lié à la gouvernance mondiale de l’IA (chapitre 2.3.1). J’en comprends l’intérêt, en revanche je vois moins la pertinence de ce sujet dans ce rapport remis au gouvernement. La France n’a-t-elle pas déjà assez à faire pour mettre en œuvre toutes les autres recommandations de ce rapport ?

En conclusion

Qu’est-ce que chacun peut tirer de ce rapport ? Bien-sûr, vu son contenu, rares seront nos concitoyens à lire ce rapport dans son intégralité. Cependant, chacun est concerné par l’IA. Il est par exemple utile de comprendre l’impact de l’IA sur son métier (page 46). Si vous exercez un métier impacté par l’IA, vous devez rapidement vous former. N’attendez pas que l’État, vos syndicats ou encore les chambres consulaires vous accompagnent. Il existe pléthore de cours d’initiation, de nombreux sont gratuits. Choisissez un cours et découvrez l’IA maintenant !

En terminant la lecture de ce rapport, je m’interroge sur le mode de fonctionnement de notre pays. D’autres pays ont-ils produits des rapports similaires ? Les pays les plus en avance sur l’IA (États-Unis, Chine) ont-ils procédé de la même manière ? Adoptons-nous les bonnes méthodes pour rattraper notre retard ?

J’avoue un certain pessimisme quant à l’hypothèse de voir notre pays embrasser l’IA avec enthousiasme. Le retard pris dans l’adoption du numérique, voire la méfiance paradoxale qu’il inspire chez une partie de nos concitoyens, sont de mauvais signaux.

Je souhaite de tout cœur que le gouvernement se saisisse maintenant des 25 recommandations qui lui sont proposées. Le rapport fourmille de références (une centaine) pour approfondir. Autant d’arguments convaincants pour investir sans attendre notre pays dans la course à l’IA. Aussi il sera intéressant de suivre les annonces du gouvernement sur l’IA ainsi que les prises de position des partis politiques dans les prochaines échéances électorales.

Enfin, à titre anecdotique, je me suis demandé dans quelle mesure l’IA avait été utilisée pour produire ce rapport. Ce n’est pas indiqué, dommage. En revanche Le Journal du Net s’est amusé à interroger ChatGPT sur ce rapport, et c’est assez caustique !

Comment j’ai obtenu 100000 impressions sur LinkedIn en un an gratuitement et à quoi ça sert ?

LinkedIn compte 29 millions d’abonnés en France en ce début 2024. Le réseau social est devenu incontournable pour les professionnels en activité. Plus qu’un CV augmenté, il est pour ses abonnés un avatar, une page personnelle présente en permanence, un représentant infatigable de son activité professionnelle. C’est aussi une source de grande qualité pour suivre des personnes intéressantes dans tous les domaines, interagir avec la communauté et entrer en contact avec des prospects. La course à la notoriété sur LinkedIn est ainsi devenue un sport numérique avec ses champions, ses Top Voices et ses métriques. La plus visible est le nombre d’abonnés qui suivent une personne. Une autre, plus discrète, est le nombre d’impressions.

Une « impression » est un affichage de contenu dans le terminal (ordinateur, tablette, smartphone) d’un utilisateur. Cela ne garantit en rien que le contenu est lu, ni qu’il a fait réagir le lecteur et encore moins qu’il suscite un engagement business (une commande, la souscription à un abonnement, une proposition d’intervention dans une conférence, etc.). Cependant, un volume important d’impressions offre plus d’opportunités de conversions. Nous verrons donc comment j’ai obtenu 100000 impressions sans dépenser de budget pub, et quels résultats j’ai pu en tirer.

Notez que LinkedIn ne voit pas tout. Autant le réseau peut mesurer ce qui se passe au travers de son site et ses apps, autant il ne peut pas mesurer la popularité que l’on apprécie dans les échanges directs, avec ces personnes qui vous disent au hasard d’une rencontre : « j’ai vu ton post sur LinkedIn ».

  1. À quoi ça sert d’obtenir des milliers d’impressions ?
  2. Quel est le coût de production de ces 100000 impressions ?
  3. Combien ça vaut 100000 impressions ?
  4. Qu’est-ce qui marche le mieux ?
  5. L’heure de publication influence-t-elle le succès du post ?
  6. Les vacances scolaires impactent-elles l’engagement ?
  7. Quel est l’impact de la régularité de publication ?
  8. 100000 impressions, est-ce beaucoup, relativement au nombre d’abonnés ?
  9. Les trucs qu’on ne voit pas dans LinkedIn et qu’on aimerait connaître
  10. Les trucs à savoir
  11. Des questions en suspens
  12. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
  13. Ce que je vais changer à la lumière des enseignements tirés
  14. Évolution du nombre d’abonnés LinkedIn sur la période étudiée
  15. Impact sur mon Social Selling Index
  16. Quels sont les posts qui ont le mieux performé ?
  17. Comment aller plus loin ?
  18. Conclusion, à quoi ça sert de faire 100000 impressions sur LinkedIn ?

Avant d’aller plus loin, quelques mots d’introduction :

  • 21 octobre 2022, 16h : mon compte LinkedIn vient de dépasser les 100000 impressions sur un an ayant généré près de 1900 interactions. Autrement dit, LinkedIn a montré 100000 fois les contenus que j’y ai publiés.
  • Étant peu sensible aux fameuses Vanity metrics, je n’ai pas cherché à obtenir ce score. Mon objectif sur cette période était de développer la notoriété de mon entreprise DIMM.UP. Les volumes d’impression sont plutôt une conséquence de mes actions.
  • LinkedIn est un média social. En tant que média, il est intéressant de l’utiliser pour développer sa notoriété personnelle (personal branding) ou celle d’une marque.
  • Je me suis donc plongé dans les posts publiés dans l’année écoulée avant le 21 octobre 2022 pour comprendre ce qui avait fonctionné, ce qui au contraire avait planté, et en déduire des enseignements pour l’avenir.

Cet article est utile pour toutes les personnes qui cherchent à faire connaître une marque nouvelle en s’appuyant sur leur compte LinkedIn, ou encore aux consultants, freelances ou responsables marketing ou commercial, dirigeants qui cherchent à développer leur notoriété.

Ce que vous allez découvrir dans cet article :

  • Pourquoi est-il intéressant d’obtenir des milliers d’impressions sur LinkedIn ?
  • Comment savoir combien d’impressions génèrent vos posts LinkedIn ?
  • Comment accélérer le recrutement de nouveaux abonnés ?
  • Comment recruter des abonnés sur une page LinkedIn ?

Avant d’entrer dans le détail, quelques considérations d’ordre général vous aideront à faire le parallèle avec votre propre usage de LinkedIn :

  • Au début de la période étudiée (21/10/2021), j’avais 2729 abonnés à mon compte LinkedIn et la page LinkedIn de DIMM.UP affichait 127 abonnés.
  • À la fin de la période étudiée (21/10/2022), j’avais 3388 abonnés (+24%) et la page de DIMM.UP affichait 545 abonnés (+329%).
  • J’ai publié 143 posts LinkedIn pendant cette période d’un an.
  • Mon audience est essentiellement composée de cadres de la région parisienne.

À quoi ça sert d’obtenir des milliers d’impressions ?

Au-delà de la satisfaction égotique, obtenir un grand volume d’impressions c’est :

  • Faire connaître son expertise auprès de sa communauté (c’est-à-dire ceux qui sont abonnés à votre compte et même rayonner au-delà), et aussi à ceux qui les suivent.
  • Développer la notoriété d’une marque naissante, sans débourser en achats d’espaces publicitaires et autres posts sponsorisés.
  • Susciter la curiosité de prospects qui réagissent aux posts, et avec lesquels il était ainsi plus naturel d’entamer un dialogue pour leur présenter notre offre.
  • Stimuler la croissance organique d’un réseau professionnel fortement affinitaire avec ce qu’on propose.

6511 impressions de la page LinkedIn de DIMM.UP sur un an. C’est modeste, mais c’est un début. Les visites proviennent le plus souvent des partages des posts depuis mon compte personnel.

Un volume d’impression modeste sur la page entreprise naissante

Quel est le coût de production de ces 100000 impressions ?

Comme je n’ai eu recours à aucune publicité, le coût est limité au temps de travail consacré à la création des contenus et à l’animation de la communauté.

J’estime avoir passé 28h20 pour produire les 143 posts sur la période étudiée. Soit moins de 4 jours ouvrés sur un an.

À cela s’ajoute le temps passé à répondre aux commentaires, à commenter les posts d’autres abonnés. Des actions difficiles à quantifier, réalisées au fil de l’eau dans la journée.

Combien ça vaut 100000 impressions ?

La valeur de 100000 impressions est très difficile à estimer. L’objectif étant de développer la notoriété de DIMM.UP, comment quantifier financièrement l’impact de ces impressions sur la notoriété de la marque ?

Une autre approche pourrait être de se rapporter au coût d’une campagne de publicité sur LinkedIn permettant d’obtenir 100000 impressions, essentiellement sur des cadres supérieurs de la région parisienne. Là encore, pas évident de chiffrer car cela repose sur un système d’enchères.

Un expert pourrait sûrement nous éclairer sur ce sujet. J’aurai plaisir à compléter le présent article avec des explications claires.

Qu’est-ce qui marche le mieux ?

Les questionnaires ont le meilleur rapport nombre d’impression / charge. En d’autres termes, c’est le média qui obtient le plus d’impressions et demandant une charge de travail assez faible pour le produire (00:07:30 en moyenne). Voir par exemple les différents titres que j’ai proposés pour mon dernier livre, La transformation digitale pour tous !.

Les vidéos, qu’elles soient embarquées (c’est-à-dire publiées sur LinkedIn) ou sur YouTube, demandent beaucoup de travail (respectivement 00:23:51 et 00:13:45 en moyenne) avec le bénéfice de susciter de gros volumes d’impression. Ce format est probablement privilégié par LinkedIn, l’abonné restant plus longtemps pour visionner la vidéo. Voir par exemple l’annonce du pitch que j’ai fait dans un concours de start-up organisé par l’IE-Club en partenariat avec Business France, demandant le soutien de ma communauté. Ça a tellement bien marché que DIMM.UP a gagné un prix ! L’annonce du prix a d’ailleurs généré près de 4000 impressions.

Un travail combiné sur la qualité des posts et sur la sollicitation des abonnés et des prospects, stimule l’audience. J’y reviendrai plus bas.

La qualité des posts, impliquant une charge de travail plus importante, est récompensée. Les 35 posts générant chacun plus de 1000 impressions, sur les 143 publiés sur la période étudiée (soit 24% du volume), ont généré à eux seuls 66% des impressions. Ils ont nécessité une charge de travail de 15:27:30 soit 55% de la charge totale de 28:20:00.

L’heure de publication influence-t-elle le succès du post ?

Comparaison du nombre de posts et des impressions par tranche horaire
  • Comme le montre ce graphique, j’ai eu tendance au cours de la période étudiée, à privilégier le début de journée, de 7h à 9h. J’avais lu quelque part que c’était le moment privilégié pour publier et être vu.
  • Or, il semble que mon audience soit plus réceptive à 17h et 18h. En tout cas le nombre moyen d’impressions des posts que je publie sur ce créneau, est nettement supérieur.
  • Il serait intéressant que je poste aussi à 19h et 20h pour voir si ce créneau peu convenir à mon audience, tandis que de mon côté à l’évidence, je ne m’en sers jamais !
  • Le pic à 10h s’explique par une seule publication, laquelle a bien fonctionné. Je ne peux donc pas tirer de conclusion sur le succès de ce créneau horaire.

Les vacances scolaires impactent-elles l’engagement ?

Mon audience étant principalement composée de cadres supérieurs de la région parisienne, j’ai comparé avec le calendrier scolaire de l’Ile-de-France. Il s’avère que les volumes d’impressions générés sont légèrement supérieurs hors vacances scolaires, sans que l’écart soit significatif (6% de plus par rapport aux vacances). J’en déduits donc que contre toute attente, publier pendant les vacances scolaires n’handicape pas la performance d’un post. De là à dire que les cadres de la région parisienne sont accrocs à LinkedIn, il n’y a qu’un pas 😁.

Comparaison des volumes d’impressions de posts publiés hors ou pendant les vacances scolaires

Quel est l’impact de la régularité de publication ?

Souvent mise en avant comme indispensable au succès d’un compte LinkedIn, je n’ai observé aucune corrélation entre régularité de publication et volume d’impressions. Au contraire, partager tous les jours ouvrés pendant plusieurs semaines (de janvier à mars 2022) les posts de la page LinkedIn de DIMM.UP, a entrainé très peu d’impressions. C’est donc encore une fois plutôt la qualité du post, l’usage de la vidéo et des questionnaires, et le fait de taguer les personnes les plus intéressées par le sujet, qui stimule l’audience.

100000 impressions, est-ce beaucoup, relativement au nombre d’abonnés ?

J’ai comparé mon compte avec celui de personnes que je connais et dont l’activité est similaire :

  • Le premier affiche 4607 abonnés, et a généré 34190 impressions en un an. En adoptant les enseignements tirés de la période étudiée et en rapportant à l’activité de mon compte, il pourrait passer à 135900 impressions, soit 400% de plus !
  • Le second, 22512 abonnés, a généré un peu plus de 300000 impressions. En appliquant ma méthode, il pourrait générer 664000 impressions par an, soit 220% de plus !

J’invite les lecteurs à partager le nombre d’impressions qu’ils génèrent sur un an (voir ci-dessous la marche à suivre), et à partager leurs astuces s’ils obtiennent de meilleurs résultats !

Les trucs qu’on ne voit pas dans LinkedIn et qu’on aimerait connaître

LinkedIn est un outil puissant et il nous cache encore certaines choses qui nous seraient bien utiles telles que :

  • La part d’audience hors relations de niveau 1, pour savoir si un contenu arrive à rayonner au-delà de sa sphère d’influence.
  • Les statistiques antérieures à un an.

Les trucs à savoir

Mon expérience sur la période étudiée, m’a permis de tirer quelques enseignements qui pourront vous être utiles :

  • Quand on publie une vidéo YouTube, LinkedIn affiche la vignette, d’où l’importance de soigner ladite vignette.
  • On n’arrive pas toujours à ses fins. Par exemple lorsque j’ai publié la première vidéo produit de DIMM.UP, j’aurais aimé atteindre beaucoup de monde alors que je n’ai obtenu que 1000 impressions.
  • Un message direct dans LinkedIn ou ailleurs (email, SMS, etc.), peut aider à stimuler l’audience d’un post. Mais attention à ne pas en abuser. D’une part c’est chronophage. D’autre part ça peut agacer les destinataires, sauf à ce qu’il y ait pour eux un intérêt réel dans le post. Faire preuve d’empathie.
  • On dit souvent que LinkedIn n’aime pas qu’on insère des liens dans les posts, car l’audience sort alors de LinkedIn. Dans le doute, j’évite de mettre des liens externes dans mes posts et je propose les liens en commentaire.
  • Publier une photo avec une personnalité booste l’audience. Exemple avec la photo de moi aux côtés de Jean-Noël Barrot (alors ministre du numérique). Le post n’annonce rien de particulier, mais il a suscité beaucoup de réactions.
  • Il n’est pas toujours aisé de faire réagir les personnes qu’on tague dans un post. Tout le monde n’est pas connecté en permanence à LinkedIn. Tout le monde n’a pas forcément envie de montrer son soutien à un post (car toute action sur LinkedIn est publique).
  • Même publié depuis plusieurs mois, un post continue à recevoir une audience. Certes moins que dans les jours qui suivent sa publication, mais ce n’est pas négligeable. Il faut donc penser à écrire pour l’instant et aussi pour le futur.
  • Un visuel montrant un plateau TV ou une scène (ex : Stade de France) attire l’attention, quel que soit le contenu du post.
  • Pour accéder aux statistiques, il faut activer le mode créateur. Voir https://www.linkedin.com/help/linkedin/answer/a524035
  • Une fois que vous êtes en mode créateur, pour connaître le nombre d’impressions sur un an (essayez ce lien direct) :
    • Cliquer sur « Vous »Cliquer sur « Voir le profil »Dans le bloc Statistiques cliquer sur « xxx impressions de posts »
    • Sélectionner « Les 365 derniers jours »
Volume d’impressions générées sur un an par mes posts LinkedIn

Des questions en suspens

Au terme de cette période d’étude, je m’interroge sur plusieurs points sans avoir obtenu de réponse empirique :

  • Une publication qui suscite l’engagement (à savoir avec beaucoup de likes et de commentaires), entraine-t-elle beaucoup d’impressions ?
  • Qu’est-ce qui stimule l’action de l’abonné ? Dans une vidéo intégrée, lui dire d’aller commenter ? Indiquer dans le texte du post un call to action ? Cela dit l’expérience montre que lorsqu’on demande aux gens leur avis, ils réagissent. Voir l’exemple avec les questionnaires déjà mentionné plus haut.
  • Est-ce que parler des autres stimule l’audience ? A minima ça les fait venir sur votre fil. Mais la question est surtout de savoir si le sujet apporte une valeur ajoutée à votre communauté.

Si vous avez des réponses à ces questions, contactez-moi !

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?

L’expérience a montré que les tentatives suivantes n’ont pas atteint les résultats escomptés :

  • Publier tous les jours ouvrés en relayant les posts de la page LinkedIn de DIMM.UP. Ça n’a apporté aucun trafic à mon compte LinkedIn ni à la page DIMM.UP !
  • Ajouter une longue liste de hashtags dans l’espoir d’attirer l’attention en dehors de sa communauté, ne sert à rien. Soit les abonnés LinkedIn utilisent peu la recherche par hashtag, soit LinkedIn restreint l’affichage de posts qui en abusent.

Ce que je vais changer à la lumière des enseignements tirés

  • Je publierai aussi sur LinkedIn entre 17h et 19h.
  • Je publierai moins souvent, mais en travaillant la qualité de mes posts.
  • J’accompagnerai la publication d’un post de messages (via la messagerie LinkedIn, par SMS, WhatsApp, email ou même, soyons fou, en direct par la voix) à l’attention d’une communauté susceptible d’être intéressée.

En revanche je me refuse à publier des titres « putaclics » et de surfer artificiellement sur l’actualité dans l’espoir d’attirer de l’audience, comme je l’ai toujours fait sur mon LinkedIn.

Évolution du nombre d’abonnés LinkedIn sur la période étudiée

Le graphique ci-dessous montre la progression du nombre d’abonnés LinkedIn de mon compte personnel (échelle de gauche) et de la page DIMM.UP francophone (échelle de droite) du 25/10/2021 au 24/10/2022 :

Progression du nombre d’abonnés à mon compte personnel et à la page LinkedIn de l’entreprise

Jusqu’à mi-juin 2022, l’évolution du nombre d’abonnés à mon compte LinkedIn personnel est linéaire. Et pour cause, elle était directement liée aux rendez-vous commerciaux que je faisais. À chaque nouvelle rencontre, un nouvel abonné. Un modèle clairement peu efficace, avec une croissance de 176 abonnés en 8 mois, contre 483 les 4 mois suivants, soit une multiplication par 5 du rythme d’abonnements.

Comment cette accélération a été possible ? Comment toucher plus de monde, tout en conservant un haut niveau de qualité de contacts qualifiés ? C’est en mettant en place Waalaxy mi-juin 2022 que tout s’est accéléré. Si vous ne connaissez pas cet outil de marketing automation, je vous invite à le découvrir.

C’est en combinant le format des posts et des campagnes sur Waalaxy que je stimule les impressions. En effet, les nouveaux abonnés recrutés, se voient proposer automatiquement par LinkedIn les nouveaux posts que vous publiés. Meilleure est la qualité de ces nouveaux posts, meilleure est l’impression pour ces nouveaux abonnés, lesquels réagissent plus positivement. C’est un cercle vertueux.

Impact sur mon Social Selling Index

Cette activité consolide mon Social Selling Index (obtenez le vôtre sur https://www.linkedin.com/sales/ssi) à savoir mon « efficacité à imposer ma marque professionnelle, à trouver les bonnes personnes, à communiquer avec les bonnes infos et à construire des relations. » Au terme de la période d’analyse, j’étais ainsi dans les 2% meilleurs de mon secteur (conseil) et dans les 8% meilleurs de mon réseau.

Mon Social Selling Index au 15 novembre 2022

Concernant la page LinkedIn de DIMM.UP, je lance des campagnes d’invitation en début de mois. Jusqu’à l’été 2022, LinkedIn offrait un crédit de 100 invitations. Le crédit est rechargé dès qu’une invitation est acceptée. Les envoyer en début de mois me permet d’en envoyer d’autres en fin de mois, juste avant de recevoir un nouveau crédit de 100 invitations. Le seuil est passé à 250 à l’été 2022, ce qui permet des campagnes plus importantes. Néanmoins, le processus est laborieux, sauf à faire de l’envoi en masse sans cible une population particulière. Pour l’instant je préfère cibler, ce qui me demande un petit effort pour sélectionner parmi mes abonnés, ceux à qui j’envoie une invitation à suivre la page LinkedIn de DIMM.UP. J’ai pris l’habitude aussi d’envoyer une invitation systématiquement à mes abonnés les plus récents. Je pars du principe qu’ils seront plus enclins à l’accepter sachant que notre entrée en relation est encore fraîche dans leur souvenir.

Quels sont les posts qui ont le mieux performé ?

Les 143 posts publiés sur la période étudiée se répartissent de manière manifestement inégale, montrant une tentative d’accélérer le rythme de publication (janvier à avril 2022), que je n’ai pas réussi à tenir dans la durée :

Distribution mensuelle des 143 posts que j’ai publiés pendant un an

Parmi ces 143 posts, voici le top 5 des posts ayant généré le plus d’impressions (plus de 3000 chacun) :

Ce qui prime avant tout, ce sont donc les événements majeurs : la sortie d’un livre, un concours de start-up, un prix gagné, un concert au Stade de France, ou encore un partenariat qui fait le buzz.

Ensuite solliciter l’avis de sa communauté est un bon moyen d’obtenir des réactions et donc des impressions.

Enfin, inutile de s’épuiser à produire des posts tous les jours, ça ne sert à rien.

Comment aller plus loin ?

Pour aller plus loin et comprendre il est intéressant de lire le rapport 2022 Algorithm Research de Just Connecting, publié par Richard van der Blom sur son profil. Il décortique le fonctionnement de l’algorithme de LinkedIn. J’ai noté page 6 une synthèse de l’impact du comportement de l’utilisateur que nous sommes, sur les posts que LinkedIn nous propose. En effet, on oublie souvent qu’un réseau social nous présente les contenus qu’il pense que nous aimerons le plus. Nos actions le guident. Pensez-y !

Les informations générales de ce rapport sont intéressantes pour comprendre les tendances. Cependant une analyse plus fine, liée à la cible que l’on vise à atteindre (les cadres dirigeants, principalement en France dans mon cas), est utile pour optimiser l’usage de LinkedIn. Par exemple le rapport indique page 18 que le format vidéo pénalise le reach, en comparaison d’un post de texte avec une seule image, alors que j’ai au contraire observé une excellente performance de mes posts intégrant une vidéo.

Jonathan Chan en a fait une infographie.

Conclusion, à quoi ça sert de faire 100000 impressions sur LinkedIn ?

Vous l’avez remarqué, la période étudiée est déjà ancienne, puisque principalement sur l’année 2022. J’ai tardé à publier le présent article, tout en mettant en pratique les enseignements tirés de cette étude. Ainsi en 2023 j’ai mis en pratique plusieurs ajustements. Ce qui mériterait en soit un autre article !

L’important, au-delà du nombre d’impressions, c’est bien-sûr comment LinkedIn vous aide à gagner votre vie. Mes deux plus gros contrats de 2023 viennent directement de mon activité sur LinkedIn. J’ai aussi été invité à plusieurs webinaires, podcasts et conférences suite à des posts que j’ai publiés sur LinkedIn. La notoriété de la marque que j’ai créée, DIMM.UP, continue de se développer, avec plus de 1500 abonnés depuis février 2024, tandis que mon compte personnel comptait plus de 6000 abonnés. Chiffres à comparer à ceux en début de la période étudiée en octobre 2021, soit respectivement 127 et 2729. Et tout ça sans débourser un euro et en y consacrant un temps raisonnable.

La course aux nombres d’impressions n’est pas une fin en soi, mais un indicateur de l’impact de vos publications LinkedIn. C’est une source à analyser pour faire de votre LinkedIn un allier dans votre activité professionnelle. Et vous, comment valorisez-vous vos posts LinkedIn ?

Le marketing de @ à Z, note de lecture

Vous prétendez faire du marketing ? Alors vous devez être un full stack marketer. Comment faire ? En lisant Le marketing digital de @ à Z, de Yann Gourvennec et Hubert Kratiroff, aux éditions Eyrolles.

Le livre s’adresse aux responsables marketing d’entreprises de taille significative. Je dirais de plus de 100 employés. Les plus petites entreprises y trouveront aussi beaucoup d’informations utiles, mais elles pourront faire l’impasse sur certains chapitres plus théoriques (c’est aussi une question de goût).

On n’a pas forcément besoin de tout ce qui est décrit dans le livre, mais il est utile de savoir que ça existe et d’en comprendre les grandes lignes. Les auteurs ont pour cela facilité le travail du lecteur pressé grâce à des encarts en début (comprendre ce chapitre en 5 secondes) et en fin (ce chapitre résumé en une seule phrase), de chaque chapitre.

  1. Ce que j’ai aimé
    1. Un livre bien structuré, facile à lire
    2. Un bon équilibre entre théorie et pratique
    3. Un recul sur l’expérience donnant une vision de l’avenir
    4. Un livre pour progresser
    5. Zoom sur la maturité digitale
    6. Zoom sur les métiers du marketing
    7. De nombreuses recommandations
    8. Qualité d’écriture et de mise en page
    9. La fin de la transformation digitale ?
    10. Une ode au full stack marketeur
    11. Zoom sur l’intelligence artificielle
    12. Un livre qui pousse à l’action
    13. Des outils à appréhender
    14. Un livre généreux
  2. Ce que j’aurais aimé trouver (on n’en a jamais assez)
  3. Conclusion

Ce que j’ai aimé

Un livre bien structuré, facile à lire

Le découpage en chapitres courts. Ainsi j’ai lu Le marketing digital de @ à Z en un mois à raison d’un chapitre par jour. Soit 20 à 30 minutes de lecture par jour pour acquérir une vision complète du marketing digital en 2024. Honnêtement, c’est un bon investissement.

Les nombreuses références vers des contenus additionnels pour approfondir le sujet. Le livre regorge de pointeurs offrant au lecteur le loisir d’aller plus loin.

La structure de chaque chapitre. Le découpage en facilite l’appropriation des concepts développés dans le chapitre. Les exercices proposés invitent à la mise en pratique. Essentiel pour les étudiants. Toujours utile pour les opérationnels en poste.

« Ce livre a une fonction vitale pour tous ceux qui souhaitent mettre les stratégies et les technologies numériques au service de leur métier. » (page 19)

Un bon équilibre entre théorie et pratique

Tout au long du livre, les auteurs ont eu à cœur de partager leur vision du marketing digital en apportant aux lecteurs à la fois le recul nécessaire et des éléments pratiques. Ainsi on se retrouve avec une vision d’ensemble du sujet tout en ayant des outils opérationnels à mettre en œuvre maintenant. Le livre se veut ainsi à la fois une bible et un guide opérationnel. Les auteurs ont réussi le tour de force de ne pas tomber dans la présentation détaillée d’outils tout en présentant les concepts importants dont la compréhension est nécessaire à leur mise en œuvre.

Un recul sur l’expérience donnant une vision de l’avenir

« Les nouveaux règlements sur les données sont là pour mettre fin à ces utilisations abusives, mais les marques qui ont pris les devants pour travailler sur les données avec le consentement des clients seront en avance sur les autres pour mettre en place cette personnalisation à grande échelle. Les retardataires seront de toute façon obligés d’y venir afin d’éviter de subir les foudres des gardiens de ces réglementations. » (page 59)

Je ne peux qu’être d’accord, tant la cohérence est importante en matière de digital : les outils, la veille réglementaire, les processus opérationnels, la formation continue des collaborateurs. Tout ce que l’on doit couvrir dans un diagnostic digital digne de ce nom.

« Il n’y a plus de marketing ni de marketing digital, le marketing digital est désormais inclus d’office dans le marketing. » (page 74)

« le marketing sans marketing digital aujourd’hui n’existe plus. » (page 89)

Un livre pour progresser

Ne vous attendez pas à lire Le marketing digital de @ à Z sur la plage. Voyez-le plutôt comme un support à votre réflexion. Ainsi de nombreuses questions sont posées au lecteur. Ces questions vous amènent à réfléchir sur vos pratiques et sur vos connaissances en matière de marketing digital. Je me suis prêté à l’exercice et me suis ainsi lancé dans de longs moments de réflexion. J’ai même découvert des outils que j’ignorais comme par exemple la fonction Dicter de Office disponible dans Word comme dans Outlook ou OneNote. Un outil fort pratique pour développer les contenus et suivre ainsi les recommandations des auteurs.

Zoom sur la maturité digitale

Page 94, dimmup.com (la plateforme que j’ai créée) est mentionnée comme outil de calcul du score de maturité digitale, aux côtés de France Num et Digiscore. Je ne peux qu’être heureux de cette mention ! Je me suis donc prêté à l’exercice de répondre aux deux questions qui suivent cette liste d’outils :

Quelle place ces calculs font-ils aux jemelapete.com ? Les jemelapete.com, comme expliqué en haut de la page 94, désignent les équipes digitales, planquées dans leur tour d’ivoire. Un outil de mesure de la maturité digitale donne à ces équipes une vision holistique du digital dans l’entreprise, en profondeur. Il permet à l’équipe chargée du digital d’appréhender le sujet de manière cohérente et transverse. C’est ainsi qu’avec dimmup.com, un diagnostic est posé sur la stratégie digitale, l’organisation qui la supporte, le personnel qui la met en œuvre, l’offre distribuée au travers du digital, les technologies mobilisées et l’environnement extérieur à l’entreprise. Ce genre d’outil est donc indispensable à toute direction du digital qui se respecte. Elle lui donne le moyen de formaliser la contribution du digital à tous les métiers de l’entreprise et inversement.

Quelles sont à votre [avis] les choses à faire et ne pas faire pour éviter d’en arriver là ? La direction du digital est un pont entre le monde extérieur et l’intérieur de l’entreprise. Elle doit absolument être incarnée de manière visible par tout un chacun. C’est d’ailleurs un gage de maturité digitale. Être auprès des équipes terrain, de tous les métiers, est nécessaire pour apporter les solutions numériques qui les aideront dans leur quotidien. Mesurer régulièrement la maturité digitale de l’entreprise donne à tous une vision claire des bénéfices apportés par les efforts de digitalisation. C’est une véritable tour de contrôle dont les équipes du digital sont maîtres d’ouvrage.

Un peu plus loin, page 205, petit moment de plaisir personnel en voyant l’encart tiré des données fournies par DIMM.UP aux auteurs. Je tiens d’ailleurs à remercier ici encore Yann Gourvennec et Hubert Kratiroff d’avoir ouvert les pages de leur livre pour évoquer l’entreprise que j’ai créée. C’est une belle reconnaissance qui me touche.

Page 206, la figure 54 reprend les données d’ateliers d’évaluation de maturité digitale animés par DIMM.UP.

Zoom sur les métiers du marketing

« Tout le marketing d’aujourd’hui est transformé par le digital, il n’est plus possible de travailler sans. » (page 101)

Page 114, les auteurs proposent cette intéressante cartographie des métiers du marketing digital. Utile pour les étudiants qui veulent se lancer dans ce domaine, comme aux recruteurs. Je m’interroge cependant sur l’absence de la mention de la vidéo dans la partie 4. Contenu & Multimédia.

Vous pouvez télécharger cette cartographie sur https://vismktg.info/grillemetiersdigital.

Page 114, la figure 31 propose une grille des métiers du marketing digital.

De nombreuses recommandations

Les auteurs cumulent à eux deux soixante ans d’expérience dans le marketing digital, peut-être même plus. Ils ont vu passer des modes, des technologies qui allaient tout révolutionner, et d’autres qui ont mis plus de dix ans à s’implanter. Ce qui leur donne le recul nécessaire pour prodiguer recommandations et conseils avisés.

« Les entreprises qui attendent la prochaine invention pour monter dans le train de l’innovation sont probablement déjà perdues dans le métavers. » (page 118)

« La transformation doit être impulsée par le haut de la pyramide. Tant que la diversité totale ne sera pas adoptée chez les leaders avec l’exemplarité de l’utilisation des nouvelles technologies, les salariés et les clients ne se transformeront pas. » (page 139)

« Les géants du Web, qu’on nomme souvent GAFAM en France, nous rendent chaque jour des services trop bien faits en échange d’une liberté. Nous troquons notre propriété intellectuelle, nos secrets, notre identité, nos préférences, notre temps et nos loisirs contre des facilités apportées par les plateformes systémiques. » (page 165)

Qualité d’écriture et de mise en page

Je n’ai trouvé quasiment aucune erreur, faute d’orthographe ou oubli. Ce qui pour un livre de 400 pages, relève de la gageure !

Un des rares contre-exemples se niche page 171, où il est fait mention d’un outil que je n’ai pas trouvé. Un oubli ?

« Pour rendre compte des technologies de cryptographie, nous proposons en fin de chapitre un outil de «hachage » avec une fonction SHA256. »

Page 220 : Charité bien ordonnée commence par soi-même. En lisant la mention de Michel Operto, je me rappelle qu’il a eu l’amabilité de m’inviter sur son blog sur le thème Avez-vous suffisamment de maturité digitale pour réussir votre projet numérique ?

La fin de la transformation digitale ?

« Une recommandation importante : ne parlez pas de transformation ! La première recommandation que nous aurions pour vous qui essayez de mettre en œuvre une transformation digitale dans votre entreprise serait définitivement de garder ce terme pour vous et d’éviter à tout prix de le répandre dans l’entreprise. » (page 229)

Quand je pense que j’ai co-écrit trois livres avec David Fayon avec le titre « transformation digitale » !

Une ode au full stack marketeur

Le marketing digital est devenu trop riche trop complexe pour qu’il soit appréhendé de manière complète par une seule personne. Aussi les auteurs invitent bien-sûr à comprendre les tenants et aboutissants de tous les aspects du marketing digital, tout en gardant l’humilité de faire appel à des experts.

« Cela ne veut pas dire que le full-stack marketeur sait tout faire, mais a minima qu’il est capable de diriger des experts de tous les domaines et de ne jamais perdre le fil de son projet. » (page 304)

Page 305, les auteurs proposent un étrange exercice pour les full stack marketeur en herbe : « Choisissez un livre au hasard, ouvrez une page au hasard, et lisez la première phrase située en haut à droite (le tirage au sort dans Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline donne «c’est pas le tout d’être rentré dans l’autre monde!»). Partant de la phrase que vous aurez identifiée, rédigez un article parlant de votre marque en maximisant les chances de référencement. »

Zoom sur l’intelligence artificielle

Les auteurs appréhendent l’intelligence artificielle avec le recul que leur confère leur expérience. Ainsi ils partagent leurs usages de ces « nouveaux » outils, qu’il s’agisse d’IA (reconnaissance vocale, vocalisation de textes, etc.) ou d’IA générative. J’ai ainsi découvert que Adobe Firefly, que je croyait réservé à des abonnés payants, propose une version gratuite d’excellente facture. Je me suis amusé à lui demander de générer les images dont les prompts sont proposés dans le livre page 331 :

1. Précis et « scientifique » : une formule 1, en ville, New York, un jour pluvieux, une foule regarde depuis les balcons, image hyper réaliste, caméra embarquée, compteur bloqué à 300km/h, gens affolés traversant les passages piétons, feu rouge, format photographique, couleurs vives (-ar 3:2 -chaos 10-v 5.2-iw 0.99].

2. Simple et direct: formule 1 compteur à 300km/h dans New York, affolant les piétons un jour de pluie [-ar 4:3-chaos 10-v5.2 – iw 0.99].

3. Abstrait et surréaliste (pour laisser l’IA délirer): impression de vitesse extrême, New York, pluie [–ar 3:2-chaos 10-v5.2-iw 0.99).

Un livre qui pousse à l’action

En lisant le chapitre 28 (Conseils en stratégie de contenu pour le B2B), je me suis dit que je devrais lancer un blog pour DIMM.UP. Nous pourrions y parler de maturité digitale, partager nos commentaires sur des études sur le sujet, développer des sujets liés à certains indicateurs de maturité digitale, parler des événements professionnels auxquels nous assistons (conseil #6), inviter des partenaires à s’exprimer pour donner des conseils pratiques. Bref, il y aurait de quoi faire ! Une simple rubrique « Blog » accessible depuis la home page de dimmup.com aurait sa place. Ça me semble d’ailleurs préférable dans une logique de SEO à un blog avec son propre nom de domaine. Chaque auteur aurait sa page de présentation (conseil #7), avec des liens vers ses réseaux sociaux (surtout LinkedIn). Mais publier tous les deux jours (conseil #15), me semble excessif. Cela dit ce sont des experts qui parlent. S’ils recommandent cette fréquence, c’est que leur expérience leur a montré que c’est une condition de succès du blog d’entreprise. Après tout, c’est une question d’organisation et d’allocation de ressources. Ce blog devra être a minima bilingue (français, anglais) et pouvoir accueillir d’autres langues dans le futur (je rêve de l’italien !).

« En 2022, 77 % des consommateurs affirment consulter les avis des sociétés de leur région de manière systématique ou régulière. 86 %soit environ 9 Français sur 10 lisent « toujours » ou « parfois » les avis consommateurs sur Internet, et une proportion légèrement supérieure (90%) les trouvent utiles ou très utiles. » (page 360)

Là encore, en lisant ce genre de chiffres, on ne peut qu’être stimulé à passer à l’action et vite donner un coup de polish à la page Google My Business de son entreprise !

Des outils à appréhender

Le livre fourmille aussi de tout un tas d’outils à appréhender, notamment pour gagner en productivité. Par exemple page 340, je n’avais jamais pensé à faire lire par Microsoft Word un texte que j’ai écrit. À expérimenter. Il suffit d’aller dans le menu Révision, et de cliquer sur Lecture à voix haute. La voix est un peu robotique, et ne sait pas prononcer certains mots techniques, mais elle permet d’entendre la musique d’un texte et ainsi d’en vérifier la lisibilité.

Inversement, dicter son texte à Word est une expérience étonnante. Il suffit d’aller dans le bandeau Accueil et de cliquer sur Dicter. Word se met alors à écrire ce que vous dîtes. Magique ! Je m’en suis d’ailleurs servi pour certaines parties de cette note de lecture.

De manière très égocentrique, il m’est clairement apparu que prendre en main la Google Search Console, mentionnée page 255, est une priorité. Le SEO est en effet un axe de progression pour DIMM.UP en 2024, comme identifié lors du diagnostic digital de fin 2023. Il faut vraiment que je m’y mette ! Une visite sur https://vismktg.info/livretg s’impose !

Un livre généreux

Les auteurs ont inséré dans leur livre une foule de liens, d’études, de vidéos, de visuels, de graphiques qui viennent compléter leur propos. Ce qui fait du livre Le marketing digital de @ à Z un livre généreux complété du site https://marketingdigitalaz.com/ qui l’accompagne, dans lequel on retrouve les nombreux compléments du livre.

Parmi les nombreuses astuces proposées, je retiens en particulier celles-ci :

  • La fonction dictaphone de Word (pour rédiger plus vite)
  • La fonction lecture de Word (pour vérifier la lisibilité de mes textes)
  • Adobe Firefly (que je pensais payant uniquement)
  • L’importance des avis sur la page Google My Business

Ce que j’aurais aimé trouver (on n’en a jamais assez)

Yann Gourvennec et Hubert Kratiroff ont fait un travail remarquable et pourtant j’aurais aimé trouver quelques points qu’ils détailleront certainement sur le site qui accompagne leur livre :

  • Le rôle des pages LinkedIn d’entreprise : pourquoi et comment les développer ?
  • Une vision d’ensemble des actifs digitaux pour vendre (façon « échelle de valeur » de Russel Brunson)
  • Une démarche macro pour faire connaître un produit à partir de zéro
  • Une explication de pourquoi la campagne que j’ai lancée en marge des 95 ans de Tintin n’a pas marché (oui, je sais, j’abuse 😁)

Le chapitre 12 est le seul qui m’a laissé pensif. En particulier la Figure 38 sur les trois stades de maturité digitale des entreprises. J’avoue ne pas comprendre.

Le chapitre 14, est pour moi le chapitre prise de tête. Une phrase résume à lui seul l’apothéose du gloubiboulga du Web3 : « Pour résumer toutes ces informations en une phrase: votre navigation naturelle du Web sur Brave vous fait gagner des BAT, qui vous servent à liker des publications, à écouter des musiques, à suivre des influenceurs; en retour, vos followers rapporteront des BAT en vous suivant et en vous plébiscitant, et vos marques préférées (artistes, influenceurs, fabricants) pourront directement vous remercier de votre fidélité en créditant votre wallet d’un cadeau. Bienvenue dans le WRM, le Wallet Relationship Management! » Aucune chance que le Web3 devienne la norme avec une telle complexité. J’avais déjà souffert en lisant le chapitre consacré au Web3 du livre de Guy Mamou-Mani, Pour un numérique humain. Voir ma note de lecture sur ce livre. Un domaine qui décidément ne m’attire pas !

Je suis aussi resté sur ma faim avec le chapitre 15. Je m’attendais à trouver un court guide pour élaborer sa stratégie marketing digitale. Le propos tourne surtout autour de Business Model Canva qui de mon point de vue, est plus large que le seul marketing digital. Peut-être là aussi un sujet pour une publication sur le site complément du livre.

Enfin page 363, la position des auteurs par rapport au Growth Hacking mériterait plus qu’en encart d’une demi-page. Ne peut-on pas utiliser les techniques de Growth Hacking de manière éthique ? Par exemple en quoi le Web Scraping pour récupérer une liste de comptes LinkedIn d’adhérents (à une fédération, un groupe de professionnels d’un secteur, etc.) démarchés ensuite automatiquement via LinkedIn (en y mettant les formes), est-il condamnable ? Quelle différence avec la même action menée à la main, compte par compte ?

Conclusion

Un livre qui inclue les mots panégyrique, zélote, cornucopianiste, ouroboros et idiolecte, mérite toute l’attention. Je vous révèle à quel endroit ils se trouvent si vous m’offrez une bière en contrepartie 😁.

Plus sérieusement, si vous dirigez une entreprise, vous ne pouvez pas faire l’impasse sur le marketing digital. Donc vous devez en comprendre les tenants et aboutissants, pour mieux piloter les équipes qui en ont la charge opérationnelle au quotidien. Si vous êtes un professionnel du marketing vous avez tout intérêt à comprendre l’ensemble des obligations que vous avez aujourd’hui à remplir. Si vous êtes un étudiant et souhaitez vous orienter vers le marketing digital, vous devez comprendre de quoi il en retourne avant de vous engager. Dans les trois cas, la lecture du livre Le marketing digital de @ à Z est fortement recommandée.

Bien-sûr si cette note de lecture vous a inspiré je vous remercie d’avance de revenir ici ou sur LinkedIn me faire part de vos commentaires. J’en serai ravi. Bonne lecture !

Formation IBM gratuite aux fondamentaux de l’IA

L’intelligence artificielle est désormais partout. Et il ne suffit pas de l’affirmer pour comprendre à quel point ni comprendre de quoi il en retourne exactement. Se former en continu est devenu indispensable. Vu les enjeux de l’IA, se former à l’IA est devenu indispensable. Ça tombe bien, IBM propose à ce sujet une formation gratuite que j’ai testée.

Attention : cette formation est en anglais. Donc si vous ne connaissez pas la langue de Shakespeare et que vous souhaitez vous former à l’IA, inutile d’aller plus loin.

  1. Pourquoi suivre une formation à l’IA proposée par IBM ?
  2. Quelles notions sont abordées ?
  3. Un point sur la pédagogie
  4. Mon avis général

La formation Artificial Intelligence Fundamentals est disponible sur la plateforme SkillsBuild. Il vous suffit de créer un compte pour y avoir accès (à condition pour les Français, d’avoir plus de 15 ans). Pourquoi se priver ?

Lorsque je me suis inscrit, le 26 février 2024, j’ai été surpris de constater que seulement 20000 personnes avaient suivi le cours #1 d’introduction à l’IA, premier d’une série de six cours que compte la formation. Ce qui parait bien peu. Surtout pour une ressource de cette qualité, publiée par une entreprise très connue, et accessible gratuitement !

Le plan de la formation compte six cours (capture d’écran du 26 février 2024).

Prévue pour une durée totale de 10 heures (un peu moins en fait), il m’a fallu 13h15 pour suivre la formation en entier :

CoursDurée prévueDurée réelle
Introduction to Artificial Intelligence00:01:1500:02:30
Natural Language Processing and Computer Vision00:01:3000:02:15
Machine Learning and Deep Learning00:02:2000:02:45
Run AI Models with IBM Watson Studio00:01:4500:01:45
AI Ethics00:01:4500:03:00
Your Future in AI: The Job Landscape00:00:5000:01:00
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Répartition du temps à consacrer à chaque cours.

À l’issue de la formation, l’élève reçoit un certificat numérique délivré par Credly. Un bon moyen de montrer aux recruteurs que vous avez suivi le programme.

Pourquoi suivre une formation à l’IA proposée par IBM ?

Avec Watson, IBM a battu en 2011 des champions de Jeopardy. Curieusement, même si IBM fait moins de bruit qu’OpenAI, Facebook et même Google en matière d’IA, l’entreprise reste très active dans le domaine. Project Debatter par exemple est capable de débattre (ce qui serait bien utile pendant les élections). Voir par exemple les arguments développés sur la subvention de l’enseignement pré-scolaire (la maternelle ?) :

En proposant un cours sur les fondamentaux de l’IA, on peut donc être sûr que IBM connait le sujet.

Quelles notions sont abordées ?

Pour un programme d’une dizaine d’heures, on reste bien-sûr au niveau de la présentation générale des concepts. Bien suffisant pour beaucoup d’entre-nous. Absolument nécessaire pour les décideurs, afin de renforcer leur culture générale sur l’IA, éviter les fantasmes et leur donner de très bonnes idées pour s’en servir dans leur entreprise.

Voici les points qui m’ont le plus marqués dans ce que la formation propose :

  • Découvrir les données structurées, non structurées, semi-structurées, et leur importance.
  • S’amuser à comprendre comment fonctionne l’apprentissage supervisé, l’apprentissage non supervisé et l’apprentissage par renforcement du machine learning.
  • Découvrir le NLP (Natural Language Processing).
  • Comprendre comment fonctionne un chatbot.
  • Comprendre comment une IA reconnait une image avec un réseau neuronal convolutif (CNN : Convolutional neural network).
  • Comprendre comment une IA crée une image avec un réseau antagoniste génératif (GAN : Generative Adversarial Network).
  • Découvrir les algorithmes de machine learning (arbre de décision, régression linéaire, régression logistique).
  • Comprendre les modèles d’IA générative comme les auto-encodeurs variationnels (VAE : Variational autoencoder), les GAN, les modèles autoregressifs.
  • Découvrir les 5 piliers d’une IA de confiance : équité, robustesse, explicabilité, transparence, confidentialité.
  • Comprendre les deux types d’attaques : par empoisonnement (poisoning) et par évasion (evasion).

Séquence fierté nationale #cocorico : au milieu du cours sur l’éthique, une URL surgit pour expliquer comment la confidentialité des données est traitée dans chaque pays. Il s’agit d’une carte proposée par la CNIL : https://www.cnil.fr/en/data-protection-around-the-world !

Un point sur la pédagogie

Les cours mixent texte, vidéo, visuels interactifs, quizz, invitation à réfléchir et donc à répondre à des questions ouvertes. On ne s’ennuie pas !

Les auteurs des cours appliquent ainsi les techniques des neurosciences et mélangent différents moyens de présenter les connaissances, ce qui facilite l’apprentissage et la mémorisation.

Seul inconvénient à mon goût : le quizz de chaque cours n’indique pas toujours les réponses erronées. Mais c’est peut-être fait exprès pour stimuler l’attention.

Mon avis général

Les trois premiers cours, donnent une bonne vue d’ensemble et une bonne compréhension de nombreuses notions du domaine de l’IA. La formation Artificial Intelligence Fundamentals d’IBM est vraiment une bonne introduction des concepts, modèles et outils de l’intelligence artificielle. On se rend compte aussi à quel point l’IA est désormais partout.

La mise en pratique dans IBM Watson Studio est intéressante. On y organise une compétition entre plusieurs modèles de machine learning, pour déterminer lequel sera le plus à même de prédire des risques de non-remboursement de crédit pour une banque. Bien-sûr vu la durée du cours #4, il ne s’agit pas d’aller dans l’outil, mais de suivre une simulation interactive.

Le cours #5 sur l’éthique est probablement le plus difficile à comprendre. Sur le plan pédagogique, il met en œuvre des histoires impliquant des personnages. Une attention particulière, on pourrait même dire excessive, a été portée à la diversité de genre (homme, femme, non genré), de couleur de peau (blanc, noir), mais bizarrement pas d’âge (que des jeunes). On ne comprend pas bien l’intérêt de cette démarche, à part pour marteler un message d’importance : la diversité est un atout pour l’IA (et pour le digital de manière générale d’ailleurs).

Autre bizarrerie du cours #5, pour expliquer l’éthique en IA, le cours montre comment une IA aide les équipes RH d’une banque à choisir les collaborateurs à promouvoir. Un biais apparaît : l’IA propose uniquement des personnes de race blanche. L’exercice peut sembler étrange pour un Français, dans la mesure où la race n’est pas une information que l’on collecte dans les bases de données des employés en France. Ce qui montre aussi l’importance de la culture de chaque pays dans les projets d’IA (et donc de la diversité dans les projets IA).

Le cours #6 sur les métiers de l’IA est celui qui m’a le moins intéressé, n’étant pas directement concerné. Mais il peut être très utile pour les RH par exemple, ou bien-sûr pour toute personne souhaitant s’orienter dans le domaine de l’IA et devenir pourquoi pas Chief Data Officer, Data scientist, Machine learning engineer, BI developer, Robotic scientist, Software engineer, ou encore Natural language processing engineer.

En conclusion, si vous voulez mettre au clair les concepts de l’IA, et arrêter de croire qu’il n’y a que l’IA générative (ChatGPT, Midjourney, Stable Diffusion et même maintenant Le Chat de Mistral AI), planifiez dès maintenant votre programme de travail et lancez-vous !

Notez que selon le certificat de complétude, la personne qui suit cette formation « démontre sa connaissance des concepts de l’intelligence artificielle (IA), tels que le traitement du langage naturel, la vision par ordinateur, l’apprentissage automatique, l’apprentissage profond, les chatbots et les réseaux neuronaux ; l’IA éthique ; et les applications de l’IA. La personne a une compréhension conceptuelle de la façon d’exécuter un modèle d’IA à l’aide d’IBM Watson Studio. Le titulaire est conscient des perspectives d’emploi dans les domaines qui utilisent l’IA et est familier avec les compétences requises pour réussir dans divers rôles dans le domaine. » Certificat évidemment traduit par une IA (Deepl en l’occurrence).

Pour un numérique humain, note de lecture

10–15 minutes

Pour un numérique humain attaque très fort, avec ce bel oxymore dans le titre. Comment le numérique peut-il être humain me direz-vous ? L’auteur du livre, Guy Mamou-Mani, développe une vision d’un numérique au service de l’humain, au travers de huit conditions de la transformation numérique de notre pays. Et c’est un enchantement à lire !

  1. Condition #1 : Accepter le sens de l’histoire
  2. Condition #2 : Achever l’acculturation
  3. Condition #3 : Mettre l’école à niveau
  4. Condition #4 : Connecter le monde du travail
  5. Condition #5 : Encourager l’innovation au service de l’humain
  6. Condition #6 : Réaliser le potentiel du Web 3.0
  7. Condition #7 : Protéger les usagers et les états
  8. Condition #8 : Prendre ses responsabilités
  9. Parier sur l’intelligence humaine
  10. Lire Pour un numérique humain

Note : je connais Guy de longue date. Il m’a fait l’amitié de répondre à mes questions dans mon livre La transformation digitale pour tous !, éditions Pearson, co-écrit avec mon ami David Fayon. Interview à retrouver page 293 de notre livre et qui préfigure d’ailleurs plusieurs des thèmes développés dans Pour un numérique humain.

Une fois n’est pas coutume, j’aborde cette note de lecture en mettant en avant les extraits qui m’ont le plus marqué, qui résonnent le plus avec ma vision des choses. Je vous propose donc des citations tirées de l’ouvrage. Et il y en a beaucoup ! J’ai d’ailleurs eu bien du mal à trouver quelque chose à redire sur ce livre. Mais j’ai trouvé, vous verrez 😊.

Dans son nouveau livre, Guy réussit le tour de force de ne tomber ni dans la technobéatitude, ni dans la technophobie. C’est un humaniste profondément motivé par l’envie d’aider nos concitoyens à profiter pleinement du numérique. On le sent au fil des pages. J’admire sa capacité à rester calme après tant d’années d’effort pédagogique face aux lenteurs de notre pays en matière de numérique.

Ainsi il égrène les huit conditions pour une transformation numérique réussie, en distillant quelques pointes d’agacement ici et là. À ce titre le livre Pour un numérique humain devrait être offert à tous nos dirigeants et hommes politiques, et il devrait être obligatoire qu’ils le lisent et démontrent qu’ils l’ont compris, pour continuer d’avoir le droit de diriger le pays !

Au fil de ses livres, l’abnégation et la patience dont Guy fait preuve pour sensibiliser nos élites au numérique, forcent l’administration. Déjà dans L’apocalypse numérique n’aura pas lieu, il se voulait rassurant. Ici, il hausse doucement le ton. Ça risque de grincer dans les couloirs feutrés des ministères, en particulier à l’éducation nationale.

L’auteur donne ainsi l’exemple de l’arrivée de la calculatrice dans les années 1980, ce qui me rappelle mon cours de calcul matriciel à l’EPITA, en 1991. Je n’étais pas là pour calculer mais pour apprendre à développer des logiciels qui calculent à ma place. Au lieu de faire les exercices qui m’étaient demandés (ex : multiplier deux matrices), j’ai développé un programme en basic sur ma Casio. Car la fonctionnalité de multiplication matricielle n’était pas disponible. Pendant ce temps-là, les autres élèves avançaient dans l’exercice et enchainaient les multiplications. Quand j’ai eu terminé de développer le programme, je me suis mis à saisir les données des exercices. Au final, et bien plus vite que les autres élèves, j’ai fait tous les calculs demandés par le professeur, sans aucune erreur. Devinez qui m’a demandé le code du programme ? Tous les élèves équipés de la même calculatrice bien-sûr ! Le professeur, qui prévoyait un temps considérable pour nous laisser faire ces exercices, voyait les têtes se relever beaucoup plus vite que d’habitude. Il était temps de changer la pédagogie. C’est tout le sens de l’appel de Guy à changer profondément l’éducation avec le numérique.

Sous prétexte de « remettre de l’humain » à court terme, on régresse vers moins d’humanité à moyen et long terme – quelle ironie ! (Page 15)

L’auteur soulève en une phrase tout le paradoxe des injonctions contradictoires auquel le numérique fait face. Or en 2024 il est plus que temps que la France aille de l’avant avec le numérique. Et à fond !

Ce livre s’adresse à tous ceux qui veulent être les sujets, et non les objets, de la transition numérique. » (Page 20)

Indispensable lecture pour tous ceux qui veulent être les acteurs, les moteurs, les faiseurs d’une société s’appuyant sur le numérique, avec nos valeurs européennes.

Condition #1 : Accepter le sens de l’histoire

Quant au premier microordinateur à avoir été vendu à plus d’un million d’exemplaires dans le monde, le Sinclair ZX81, aujourd’hui complètement oublié… (Page 27)

Comment pourrais-je oublier l’ordinateur sur lequel j’ai tapé mes premières lignes de code, en basic, à l’âge de dix ans, en 1981 ?

La transition numérique fonctionne de telle manière que seul l’être humain peut en être le moteur. (Page 31)

Les sceptiques et les Cassandre en sont pour leur compte. Nous devons prendre les choses en main pour que le numérique soit ce que nous voulons qu’il soit. Au service du bien-être de nos concitoyens.

Il est de bon ton de dénoncer à grands cris les réseaux sociaux. (Page 35)

Alors que je lis cette phrase, je repense à ce sondage proposé la veille aux lecteurs du Figaro. À la question « les réseaux sociaux ont-ils été un progrès pour nos sociétés ? » 86,29% répondent par la négative ! On ne peut qu’être stupéfait par autant de bêtise. Comment ignorer la contribution positive des réseaux sociaux ? Ce qui ne veut pas dire qu’on les absout de tous leurs excès ! Mais imaginez ce qu’auraient été les confinements liés au Covid-19 sans les réseaux sociaux. Un cauchemar !

Sondage du Figaro du 2 février 2024, pour le 20 ans de Facebook

Le numérique ne sera un progrès que si nous avons les compétences et les aptitudes à le rendre tel. (Page 37)

Je ne peux qu’être d’accord. Tant et si bien que depuis début 2023, je sensibilise mon réseau LinkedIn à ce sujet. Je demande chaque mois quelles connaissances chacun à acquises. Et pour montrer l’exemple, je partage les formations que j’ai suivies (voir par exemple ce post). Apprendre en continu est désormais une obligation.

Condition #2 : Achever l’acculturation

Au fond, le numérique, c’est la vie. (Page 39)

Eh oui, aussi étrange que cela puisse paraître. Le numérique est d’autant plus efficace qu’il est lié à la vie, à nos quotidiens, qu’il nous aide. Les usages vertueux sont pléthores.

Le raccordement à Internet deviendrait ainsi un critère supplémentaire de la « décence » d’un logement telle que définie par la réglementation. (Page 52)

Là encore, je suis d’accord ! D’ailleurs depuis plusieurs années, ma première question en choisissant un logement est : est-il fibré ? En 2013 ça pouvait surprendre. En 2024, ça doit devenir un basique, au même titre que le raccordement à l’eau ou à l’électricité.

Condition #3 : Mettre l’école à niveau

Depuis la loi du 3 août 2018, le portable est interdit dans les écoles et les collèges. (Page 57)

Je découvre atterré cette loi comme un appel à l’archaïsme. Qui a eu l’idée d’une telle ineptie ?!

Très peu [d’enseignants], en revanche, partent du numérique pour construire leurs enseignements, ce qui serait le signe qu’ils perçoivent la dimension anthropologique de la transformation numérique. (Page 60)

Cela me rappelle ma fille aînée, alors en CM1, qui devait apprendre par cœur les départements et leur préfecture. Nous étions en 2008. Armée d’une feuille de papier listant les informations à apprendre, la pauvre petite se morfondait devant l’ampleur et l’ennui de la tâche. Comme je la comprenais ! Je constatais avec effarement que rien n’avait évolué depuis que j’étais en CM1, 28 ans plus tôt. Il se trouve que je travaillais à l’époque en mission pour le groupe France Télévisions. La chaîne France 5 avait lancé un site Web pédagogique pour découvrir la géographie en s’amusant. Il faisait d’ailleurs partie des ressources proposées gratuitement aux enseignants. J’ai proposé à ma fille de l’utiliser : changement immédiat d’attitude, enthousiasme et apprentissage accéléré. Seize ans plus tard je m’interroge encore sur la raison qui avait empêché son institutrice de parler de ce site.

Jusqu’ici, les pages se suivent et je hoche de la tête en signe d’approbation. Et je trouve enfin un point qui mériterait un développement. En effet, j’aurais aimé que Guy nous parle aussi de l’effondrement de la France dans les classements internationaux, PISA et DESI notamment. De là à faire le lien avec le désamour de la France pour le numérique, il n’y a qu’un pas ! Le zoom sur l’exemple australien du numérique dans l’éducation page 64, était bienvenu. Nous devons nous inspirer de ce que les autres pays font mieux que nous en matière de numérique et arrêter de faire les coqs : la France est en retard en matière de numérique et ce n’est la faute que de nous-mêmes !

Condition #4 : Connecter le monde du travail

Contrairement à ce que pensent certains patrons, la transformation numérique n’est pas l’affaire du responsable informatique de l’entreprise […]. C’est au chef d’entreprise de prendre la barre car c’est à lui qu’incombe la responsabilité d’assurer la continuité de l’activité. (Page 70)

Je le dis et le répète à tous les CEO, DG, présidents de directoire, présidents de conseil d’administration, patrons, entrepreneurs, dirigeants, que je rencontré. Et j’ajoute souvent, avec beaucoup de moins de tact que Guy, que le poisson pourrit par la tête. D’ailleurs lors d’un diagnostic digital à avec DIMM.UP, l’indicateur PF2 est mon préféré (je fais exprès de ne pas vous en donner la définition pour que vous la trouviez par vous-même sur la plateforme dimmup.com😁). On y apprend tellement sur la culture que le chef d’entreprise peut insuffler à ses équipes !

Condition #5 : Encourager l’innovation au service de l’humain

Page 87, et c’est le seul endroit dans livre, j’ai été surpris par le propos de Guy sur le DESI. Appelle-t-il à le remplacer par un indice de mesure du programme européen DIGITAL ? Cela mériterait un éclaircissement, peut-être sous la forme d’une tribune dans un journal économique.

Condition #6 : Réaliser le potentiel du Web 3.0

Le chapitre 6, Réaliser le potentiel du Web 3.0, est celui qui m’a le moins convaincu. Tout simplement parce que le Web 3.0 me semble trop nébuleux, trop gangrené d’arnaques, pour être porteur d’une promesse d’un mieux-être avec le numérique. Je reconnais cependant l’effort pédagogique de Guy dans ce chapitre. Il a presque réussi à me convaincre !

Le métavers, c’est la vie réelle sans la pesanteur de la matière, du temps et de l’espace. (Page 105)

J’ai déjà exprimé mes doutes sur le métavers. Mais présenté comme ça, il y a de quoi être moins circonspect et s’intéresser au sujet. Ce que je fais à reculons, je dois bien l’avouer, déjà par réticence à m’équiper d’un matériel spécifique pour « aller dans le métavers ».

Condition #7 : Protéger les usagers et les états

Il serait inadmissible que nous ne tirions pas les leçons de l’épisode « Cloud », avec les retards technologiques que notre pusillanimité et notre incompétence nous ont fait prendre, et les handicaps qui en ont résulté, au moment d’aborder le nouveau chapitre de notre histoire technologique commune : celle de l’intelligence artificielle. (Page 126)

Cette phrase devrait être encadrées dans les couloirs des ministères, ou gravée sur du marbre en lettre d’or, si cela s’avère plus efficace pour être entendu.

Condition #8 : Prendre ses responsabilités

Le numérique ne sera un progrès que si les individus et la société exercent pleinement leur responsabilité. (Page 130)

Vous avez bien lu : les individus ET la société. Pas les individus qui attendent que la société leur mâche le travail. C’est à chacun d’entre nous de nous approprier le numérique, de développer notre curiosité, d’oser tester les nouveautés. C’est aussi à chacun d’être vigilant quand on se sent absorbé par un usage qui devient chronophage et excessif. C’est à chacun d’être prudent et de faire preuve de bon sens face aux fake news ou à la tentation de faire suivre sans réfléchir une information à son réseau (le plus souvent pour flatter son égo).

L’École 42, l’une des écoles de coding les plus importantes de l’écosystème numérique français, a vu son taux de candidates aux épreuves de sélection passer de 7% en 2017 à 46 % en 2021, grâce à une politique de communication et de sensibilisation offensive. Ces chiffres montrent à la fois qu’il est possible de changer les esprits quand on s’en donne les moyens et qu’il y a une réelle attente des filles envers le numérique ! (Page 144)

Nous avons là un point de désaccord. De mon point de vue, ces chiffres montrent l’efficacité de la communication de l’École 42 pour attirer les jeunes filles (voire dissuader les garçons). C’est bien-sûr une analyse des choix d’orientation vers les métiers du numérique de l’ensemble d’une classe d’âge qui doit être menée, et non généraliser au travers du prisme d’une seule école, aussi importante soit-elle dans l’écosystème de la formation initiale aux métiers du numérique. Nous nous rejoignons cependant pour considérer que nous ne pouvons pas laisser les femmes étrangères au numérique.

Parier sur l’intelligence humaine

Pour bien utiliser ChatGPT, par exemple, il y a une compétence que ChatGPT ne pourra jamais acquérir, et que les êtres humains devront continuer à enseigner aux petits êtres humains dans les écoles, c’est celle de savoir poser des questions. (Page 148)

Beaucoup de sagesse dans cette phrase qui vise à rassurer les anxieux de l’intelligence artificielle. Non, les robots et les logiciels ne nous remplaceront pas. Ils nous aideront. Arrêtez de regarder Terminator (même si j’adore ces films !).

L’intelligence artificielle est indiscutablement au cœur du nouvel âge numérique. Elle provoque une accélération sociale et anthropologique inédite. Et, dans cette histoire, notre ennemi, ce n’est pas le robot, point focal de fantasmes souvent absurdes. Notre ennemi, c’est nous-mêmes, notre pusillanimité, notre paresse, notre sectarisme. (Page 154)

Vous l’aurez compris, cette dernière citation, en écho à l’actualité frénétique sur l’IA tout au long de 2023, nous rappelle un point essentiel : la transformation numérique est avant tout un sujet humain. Soyons audacieux et faisons l’effort nécessaire pour faire du numérique un formidable moyen au service du mieux-être de nos sociétés !

Lire Pour un numérique humain

En conclusion, comme je disais plus haut, je recommande la lecture de Pour un numérique humain à toute personne en position de décideur et ceux qui aspirent à l’occuper, à quelque niveau que ce soit. Les politiques doivent consacrer quelques heures à lire ce livre. Comment mener notre pays vers un meilleur futur, sans comprendre de manière éclairée l’apport du numérique ? Guy Mamou-Mani livre ici mieux qu’une profession de foi de ministre du numérique, mais un éclairage sur les conditions qui feront de la France conservera, grâce au numérique, son statut dans les années à venir.

Transformation numérique : défis, stratégies et maturité numérique

Dans cet épisode en anglais du podcast Technauts par Inwedo (liens ci-dessous), je reviens sur les enjeux de la digitalisation des entreprises, mais aussi les défis auxquels elles sont confrontées alors que l’intelligence artificielle accélère le mouvement. J’évoque aussi l’importance de la culture pour favoriser l’imprégnation profonde du digital. Je parle aussi des TPE/PME face à la digitalisation, en illustrant d’exemples réels montrant le bénéfice du numérique, à partir du moment où l’on sait d’où l’on part et où on veut aller. Je présente pour cela une démarche s’appuyant sur la plateforme dimmup.com.

Quelques mots sur les coulisses de cet épisode. Il est inhabituel pour moi de répondre en anglais à des questions sur la digitalisation, posées par une Polonaise. Le miracle de la technologie a rendu cela possible. Tout a commencé par un événement européen auquel nous avons tous deux participé en novembre dernier (DEICy 2023). Puis est arrivé un message sur LinkedIn à l’initiative de Natalia qui engagé la conversation. Grâce à une simple URL, elle a pu réserver une réunion visio dans mon agenda (un autre miracle technologique). Nous avons présenté nos entreprises respectives. Puis nous nous sommes mis d’accord sur le contenu de l’épisode du podcast. L’enregistrement via visio est un autre miracle (même si cela semble habituel de nos jours). Le tout en seulement deux mois. Et voilà !

Choisissez la plateforme que vous préférez pour écouter/voir cet épisode :

Spotify
Apple Podcast
Amazon Music
YouTube

Plus de détails (en anglais) sur le blog d’Inwedo.

Vous avez aimé cet épisode de podcast ? Parlons-en sur LinkedIn.

Exponential Organizations 2.0, note de lecture

D’emblée Exponential Organizations 2.0 (Salim Ismail, Peter Diamandis, Michael Malone) plonge le lecteur dans le XXIe siècle. En effet, dès les premières pages, on est invité à rejoindre une communauté et surtout à dialoguer avec le livre, au travers d’une IA de type ChatGPT. Vertigineux ! On s’imagine déjà en train de poser des questions aux auteurs sur la base du contenu du livre et d’informations additionnelles. Une formidable opportunité de comprendre et d’appliquer le modèle proposé dans le livre. D’ailleurs, en tant qu’auteur d’un livre1 qui décrit également un modèle et s’appuie sur plus de 150 sources bibliographiques, je vois immédiatement l’intérêt de l’approche.

  1. 10 méga tendances à comprendre
  2. Qu’est-ce qu’une organisation exponentielle ?
  3. Quelles sont les forces exponentielles ?
  4. Soit vous adoptez l’IA, soit votre entreprise sera vite hors course
  5. Recruter un Chief AI Officer ?
  6. Impact massif du Web3 et des NFT ?
  7. L’IA au service de l’apprentissage
  8. Technologies sociales et adaptation
  9. Votre MTP (Massive Transformative Purpose) : la clé de votre succès
  10. Pourquoi j’ai aimé lire Exponential Organizations 2.0
  11. Ce que j’ai moins aimé dans le livre
  12. Et après ?
  13. Conclusion

Avant que vous alliez plus loin, je serai ravi d’échanger avec vous sur Exponential Organizations 2.0 via LinkedIn, sur le post que j’ai publié à son sujet. Faîtes-moi part de vos commentaires sur le présent article. Partagez vos réactions sur le livre. Confrontez votre vision des organisations exponentielles avec mon réseau. Mais bien-sûr avant tout ça, poursuivez votre lecture de cet article 😊.

10 méga tendances à comprendre

Le rythme d’évolution actuel donne le vertige. Les dix méga tendances citées par Peter Diamandis sont si impactantes, que les ignorer aujourd’hui est la fin assurée de votre entreprise.

Note : alors que j’écris ce texte, comme je ne trouvais plus la page où ces mega trends sont citées, j’ai demandé au chat AI-X | ExO qui accompagne le livre « What are the top 10 trends described by Peter Diamandis?« , puis j’ai demandé à une autre IA (Deepl) de traduire la réponse. Et voilà le résultat après une mise en forme rapide !

AI-X | ExO : le chatbot GPT qui accompagne le livre
  1. L’essor de l’intelligence artificielle (IA) : L’IA devrait atteindre des performances de niveau humain d’ici la fin de la décennie. Parmi les exemples, citons les grands modèles de langage tels que le GPT-4 d’Open AI et le BARD de Google, dont les capacités augmentent chaque année.
  2. Collaboration entre l’IA, la robotique et l’homme : Les plateformes d’IA en tant que service (AIaaS) permettront aux humains de collaborer avec l’IA dans tous les aspects de leur travail. Par exemple, les technologies d’IA peuvent servir de collaborateurs cognitifs, soutenir les tâches créatives et générer de nouvelles idées.
  3. Connectivité gigabit mondiale à très faible coût : Le monde se connecte rapidement grâce à la bande passante sans fil, avec des technologies comme la 5G et des constellations de satellites comme Starlink. Cela créera une nouvelle valeur économique grâce à l’internet des objets (IoT).
  4. Le Web3 et le Metaverse transforment le commerce de détail, l’éducation et les interactions humaines : La combinaison de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée, de la blockchain, de l’IA et du Metaverse transformera la vie quotidienne. Les exemples incluent les expériences d’achat en réalité virtuelle et l’éducation et la formation immersives.
  5. Véhicules autonomes et voitures volantes : Les véhicules entièrement autonomes, les flottes de voitures en tant que service et les avions électriques à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL) redéfiniront les déplacements humains. Cela aura des répercussions sur l’immobilier, la finance, l’assurance et l’urbanisme.
  6. Guérir les maladies génétiques grâce à CRISPR et à la thérapie génique : Les progrès en matière de lecture, d’écriture et d’édition de l’ADN et de l’ARN vont révolutionner les soins de santé. La technologie CRISPR a le potentiel de guérir un large éventail de maladies génétiques et infectieuses.
  7. Prolonger l’espérance de vie de plus de 20 ans : Les solutions biotechnologiques et pharmaceutiques qui changent la donne permettront d’allonger l’espérance de vie en bonne santé de plusieurs dizaines d’années. Il s’agit notamment de technologies telles que la reprogrammation épigénétique, la restauration de l’approvisionnement en cellules souches et les tests de diagnostic avancés.
  8. L’agriculture cellulaire et l’agriculture verticale fourniront des denrées alimentaires locales moins chères, plus saines et de meilleure qualité : L’agriculture cellulaire basée sur les cellules souches permettra la production de protéines éthiques et durables. L’agriculture verticale dans les villes permettra la croissance de diverses cultures à haute teneur en nutriments.
  9. L’essor d’une énergie abondante, bon marché et renouvelable à l’échelle mondiale : Les progrès réalisés dans le domaine des sources d’énergie renouvelables, telles que l’énergie solaire, l’énergie éolienne et l’énergie de fusion, conduiront l’humanité vers une énergie renouvelable bon marché et omniprésente. Cela aura des implications socio-économiques, notamment le remplacement des combustibles fossiles.
  10. Durabilité et environnement : La sensibilisation croissante à l’environnement au niveau mondial incitera les entreprises à investir dans la durabilité. Les percées dans la science des matériaux, rendues possibles par l’IA, permettront de réduire les déchets et la contamination de l’environnement.

Ces tendances ont le potentiel de remodeler les industries et de créer de nouvelles opportunités à hauteur de mille milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.

Note 1 : en feuilletant le livre, je suis finalement retombé par hasard sur les dix mega trends, page 27 😊.

Note 2 : en interrogeant Copilot, on s’aperçoit que ChatGPT (GPT-4) peut répondre à la question, mais donne une tout autre réponse. Alors que celle donnée par le chatbot AI-X | Exo, résume parfaitement ce qu’on trouve dans le livre des pages 27 à 34. Cette IA a donc bien été entrainée avec le texte du livre.

Qu’est-ce qu’une organisation exponentielle ?

Salim Ismail, Peter Diamandis et Michael Malone n’en sont pas à leur coup d’essai. Ils ont étudié des centaines d’entreprises qui ont connu une croissance fulgurante. Ils en ont déduit leurs attributs caractéristiques, réunis dans un modèle (ExO Mind Map) aux trois acronymes :

  • MTP : Le Massive Transformative Purpose est le cœur du projet d’une organisation. Ce qu’elle vise à long terme, même si ce n’est pas atteignable.
  • SCALE : pour faire court, ce sont des attributs plutôt tournés vers l’extérieur de l’organisation, des atouts sur lesquels elle s’appuie pour grandir bien au-delà d’une entreprise traditionnelle
  • IDEAS : il s’agit-là plutôt de attributs plutôt intérieurs, qui vont rendre possible la croissance exponentielle

La bonne nouvelle est que même les entreprises les plus rigides peuvent devenir des Exponential Organizations.

MTP, SCALE, IDEAS : le modèle d’une organisation exponentielle

Ce modèle, ils l’ont publié pour la première fois en 2014, dans le livre Exponential Organizations, vendu à 600000 exemplaires (voir page 15) !

Sur une période de 8 ans (2014-2021), parmi les 100 plus grandes entreprises américaines, celles qui ont mis en œuvre les principes du modèle ExO, ont délivré aux actionnaires 40 fois plus de valeur que celles qui suivaient le moins le modèle (voir page 17).

Le principe fondateur de ce modèle, est la notion d’exponentielle (souvenez-vous de vos cours de maths) : doublez quelque chose 30 fois et il devient un milliard de fois plus gros (page 37). C’est ça le miracle de la croissance exponentielle ! Même si au départ, ça semble tout petit.

Quelles sont les forces exponentielles ?

Peter Diamandis dénombre six forces exponentielles qui nous guident vers l’abondance universelle (page 37) :

  1. Digitalisation
  2. Déception
  3. Disruption
  4. Démonétisation
  5. Dématérialisation
  6. Démocratisation

Plus important, le premier des six D, est la digitalisation. Les autres D reposent d’ailleurs sur lui. Comprendre à quel point une entreprise est digitale, est donc plus important que jamais. D’où la nécessité de faire régulièrement un diagnostic digital approfondi. Allez faire un tour sur dimmup.com pour comprendre comment vous pouvez le faire, ou visionnez cette courte présentation.

Soit vous adoptez l’IA, soit votre entreprise sera vite hors course

Peter Diamandis prévient le lecteur (page 136) : « Il y aura deux sortes d’entreprises à la fin de cette décennie : celles qui utiliseront complètement l’IA, et celles qui seront hors course. » Une alerte d’autant plus terrifiante que seulement 5% des TPE/PME possèdent une solution d’IA, comme le révèle le baromètre France Num 2023. Quand on lit ça, en tant que dirigeant d’entreprise, on se demande immédiatement : en quoi mon entreprise utilise-t-elle l’IA ? Alors j’ai fait l’inventaire pour DIMM.UP en ce début 2024 :

  • Génération de script de vidéo à partir d’une courte description du sujet (avec BIGVU)
  • Génération d’incrustations textuelles d’une vidéo (là encore avec BIGVU2)
  • Classification de la chaleur d’un prospect visitant le site dimmup.com (avec GetQuanty)
  • Identification de prospects à partir d’un échantillon de profils LinkedIn (avec Waalaxy)
  • Traduction de texte (avec Deepl)
  • Génération de vidéo dans une autre langue (expérimentation faite avec HeyGen)
  • Génération de la transcription littérale et du compte-rendu d’un visio (expérimentation avec Fireflies.ai)
  • Génération d’images (avec Copilot/DALL-E, Midjourney, Stable Diffusion)

Vous noterez que je ne parle pas là d’automatisation ni d’algorithmes classiques.

Et puis il y a aussi des domaines où je rêve d’appliquer l’IA :

  • Chatbot sur dimmup.com pour permettre aux abonnés de dialoguer avec la plateforme en s’appuyant sur les contenus que j’ai publiés et ceux que j’ai référencés (études, rapports, baromètres, articles sur la transformation digitale)
  • Assistance à la réponse aux questions posées par la plateforme dimmup.com, à partir de documents texte ou audio fournis par l’utilisateur
  • Personnalisation en temps-réel des questions sous-jacentes à chaque indicateur, afin de prendre en compte les spécificités de l’entreprise (ce qui irait beaucoup plus loin et serait moins coûteux en maintenance que ce qui est actuellement en place pour s’adapter au secteur, à la taille ou à la zone géographique de l’entreprise)
  • Conversation orale avec la plateforme dimmup.com avec la voix plutôt que par l’écrit, et génération des réponses synthétiques à partir de ce que dit l’utilisateur
  • Génération de recommandations à partir des données collectées lors d’un diagnostic digital réalisé sur dimmup.com, selon différents niveaux de détails (executive summary pour un codir, note de synthèse, explications sur certains points prioritaires, etc.) et selon différents formats au bon vouloir de l’utilisateur (texte, audio, vidéo, slides, etc.)
  • Avatar de moi-même pour permettre à mes clients et prospects d’échanger avec moi à tout moment
  • Génération de propositions de formulation d’indicateur de maturité digitale, sur la base des études publiées et des diagnostics réalisés sur ma plateforme dimmup.com
  • Guide pour la réalisation de diagnostics digitaux sur dimmup.com en donnant la priorité à l’évaluation des indicateurs les plus critiques aux yeux du l’utilisateur
  • Soutien à la transformation digitale par l’apport de contenus additionnels tenant compte de la maturité digitale de l’entreprise, via email (push), chat (pull), ou encore suggestion de contact téléphonique assisté (push)
  • Détection d’anomalies dans les diagnostics digitaux réalisés sur dimmup.com (rapidité de réponse suspecte, incohérences entre plusieurs indicateurs, hors distribution par rapport aux échantillons d’entreprises comparables, etc.)
  • Identification d’abonnés ayant besoin d’une assistance humaine, avant même qu’ils le ressentent eux-mêmes, par l’exploitation des traces liées à l’usage de la plateforme dimmup.com ou aux réactions aux communications (notifications, emails de nurturing, newsletter, etc.).

Bref, ce ne sont pas les idées qui manquent !

Recruter un Chief AI Officer ?

Peter Diamandis recommande page 146 le recrutement d’un Chief AI Officer, directement rattaché au CEO. Honnêtement, vu les difficultés qu’ont rencontré les CDO (Chief Digital Officer), je suis perplexe quant au succès de cette recommandation.

Impact massif du Web3 et des NFT ?

Les auteurs sont dithyrambiques quant à l’impact du Web3 (cryptomonnaies, NFTs) sur l’engagement (page 182). Là aussi, étant à titre personnel peu sensible à ces univers, j’ai du mal à adhérer à cette vision des choses. D’autant plus que les NFTs ont pris du plomb dans l’aile depuis l’affaire FTX.

L’IA au service de l’apprentissage

Les auteurs insistent sur l’importance de l’apprentissage continu de nouvelles connaissances en particulier dans les organisations exponentielles. À titre d’illustration, ils citent fort à propos page 192 Duolingo et son expérience engageante pour apprendre les langues. Je l’utilise depuis juillet 2020, alors que je souhaitais apprendre l’italien pour remercier dans leur langue les créateurs de Rockin’1000, au-delà du trop simple « grazie mille« . Les techniques de gamification ont très bien fonctionné sur moi. Tant et si bien que j’utilise Duolingo deux fois cinq minutes par jour. J’ai même eu une phase plus intense à environ trente minutes par jour, stimulé par l’envie d’aller au bout du cours, de gagner toutes sortes de choses. C’est totalement addictif ! Avec un résultat proprement stupéfiant : je pouvais tenir une conversation simple en italien un an après avoir commencé à utiliser Duolingo, et au bout de trois ans j’estime être au niveau B2.

Ils reviennent sur ce point page 271 à propos du futur de l’Autonomie, en soulignant l’importance de la formation continue dans les ExOs : « L’accent mis sur l’apprentissage et le développement. L’apprentissage continu et le développement des compétences seront essentiels, obligeant les organisations à investir dans des programmes de formation qui soutiennent la croissance et l’adaptabilité de l’employeur. » J’ajoute que chaque individu est l’acteur majeur de cette formation continue et doit apprendre par lui-même de nouvelles compétences en permanence.

Technologies sociales et adaptation

Page 284 pour illustrer l’attribut des Social Technologies, les auteurs expliquent comment Tony Robbins s’est adapté pendant le Covid. Je peux ajouter que c’est même grâce à cette adaptation que j’ai pu participer pour la première fois à UPW (Unleash the Power Within), un des fameux événements organisés par le légendaire coach. C’était du 1er au 7 mars 2021, et c’était exceptionnel ! Très loin des expériences de présentation à distance qui ont entraîné la Zoom fatigue suite aux confinements.

Votre MTP (Massive Transformative Purpose) : la clé de votre succès

Page 344, vous trouverez les questions clés pour définir le MTP de votre entreprise :

  • Quel est le plus gros problème que vous voulez voir résolu ?
  • Qu’est-ce qui m’importe profondément ? Quel problème est-ce que je veux résoudre ? Quelle chose étonnante est-ce que je veux créer ?
  • Qu’est-ce que je suis censé faire ? À la fin de ma vie, qu’est-ce que je serai le plus fier d’avoir accompli ?
  • Que ferais-je si je ne pouvais jamais échouer ?
  • Que ferais-je si je recevais un milliard de dollars aujourd’hui et que je devais le dépenser pour rendre le monde meilleur ?

Pourquoi j’ai aimé lire Exponential Organizations 2.0

La philosophie générale proposée et que j’ai appliquée en créant DIMM.UP. Il faut dire que les concepts sous-jacents sont déjà distillés dans mon premier livre, Transformation digitale : 5 leviers pour l’entreprise, co-écrit avec David Fayon, sorti le 2 octobre 2014, la même année que Exponential Organizations (sorti le 18 octobre 2014 !). Ça devait être dans l’air du temps.

La structure du livre, avec la décomposition de chaque chapitre, m’a beaucoup plu. Mon côté analytique s’y retrouve plus facilement. Ça rythme aussi la lecture.

Le fait que les auteurs n’hésitent pas à mobiliser les travaux d’autres auteurs, est une bonne idée. Comme par exemple page 189 avec la présentation du modèle Octalysis d’engagement (de clients, de collaborateurs, de partenaires, ça marche avec tout !).

Enfin j’apprécie aussi ce brin de réalisme, comme par exemple page 352 : « La Silicon Valley est jonchée de carcasses d’entreprises avec d’excellentes technologies cherchant des problèmes à résoudre. »

Ce que j’ai moins aimé dans le livre

Pas grand-chose à vrai dire, tant j’ai pris de plaisir à lire Exponential Organizations 2.0. J’aurais aimé cependant voir des exemples dans le chapitre 11 : Dashboards.

Comme je l’ai lu alors que j’ai construit ma propre entreprise, j’aurais aussi apprécié de trouver dans le livre une sorte de macro-plan d’actions. Faut-il mettre en place tous les attributs d’une ExO dès le premier jour ? Dans le cas contraire par lesquels commencer ? Quels sont les seuils pour déployer les attributs suivants ?

L’aspect qui m’a le plus intrigué en tant que Français, c’est l’Autonomie. J’imagine très mal l’application en France des recommandations que font les auteurs, dans un environnement social noyauté de syndicalisme, de contrôles par l’administration et de réglementation du marché de l’emploi.

Un autre point qui mériterait d’être approfondi, est la relation des employés des ExOs avec l’argent. Comment sont-ils rémunérés ? Quels dispositifs mettre en place pour les fidéliser sur le long terme ? Comment vivre avec un système transparent dans un cadre légal contraint ?

La croyance dans les cryptomonnaies et le Web3 me laisse aussi perplexe. Je ne crois pas non plus à la généralisation du métavers. Au contraire, le besoin de contact direct et de partage d’émotions au travers de nos cinq sens, devrait nous inciter à valoriser les échanges en présentiel, tout en collaborant la plupart du temps au travers de plateformes.

Et après ?

Les auteurs recommandent page 338 la lecture de The Lean Startup de Eric Ries. C’est déroutant de recommander un livre sorti en 2011, bien avant l’avènement de l’IA, du Web3, des cryptomonnaies et autres facteurs clés de Exponential Organizations 2.0, mais pourquoi pas ?

Conclusion

Exponential Organizations 2.0 est une lecture indispensable pour les dirigeants et les entrepreneurs qui veulent positionner leur entreprise dans le monde digital qui est le nôtre désormais.

Pour ceux qui ne sont pas convaincus de l’urgence de s’adapter, une métaphore page 339 résume à elle seule l’état dans lequel nos sociétés modernes se trouvent : « l’astéroïde a frappé, les dinosaures vacillent et les conditions sont réunies pour qu’une nouvelle espèce de petit mammifère à fourrure puisse prospérer. »

Un des meilleurs livres business que j’ai lus !


  1. La transformation digitale pour tous !, éditions Pearson, avril 2022, David Fayon – Michaël Tartar, https://link.dimmup.com/livre4e ↩︎
  2. Essayez gratuitement BIGVU et obtenez une réduction de 20$ sur https://link.dimmup.com/bigvu ↩︎

Baromètre France Num 2023 : où en sont les TPE/PME dans leur digitalisation ?

France Num édite chaque année depuis 2020 un baromètre donnant l’état des lieux de la digitalisation des petites entreprises. La version 2023, avec ses 9453 répondants répartis sur tout le territoire national, fourmille d’informations. Les quelques 61 pages du rapport complet et les données disponibles en open data, fournissent de quoi satisfaire la curiosité. Je reviens ci-dessous sur les chiffres qui ont attiré mon attention. Au-delà du baromètre, je propose une démarche pour accompagner les TPE/PME dans leur digitalisation.

On aimerait faire parler ces données, obtenir des explications. Certains chiffres interpellent en effet, notamment lorsqu’ils font apparaître des différences entre les régions. Pour cela des investigations plus approfondies seraient nécessaires. J’y reviendrai.

Note : dans le texte qui suit, je fais référence aux pages du rapport complet.

PS : dirigeants d’entreprises du numérique, au-delà de mes commentaires, je vous indique en prime comment utiliser les données du baromètre pour votre prospection commerciale. Allez, c’est parti !

  1. Les chiffres clés remarquables
    1. L’Ile-de-France n’est pas la France
    2. Le numérique perçu comme positif, mais…
    3. Un sentiment d’être à la page avec le numérique
    4. D’étonnantes particularités régionales 
    5. La visibilité sur Internet passe d’abord par un site
    6. La vente en ligne reste faible
    7. La facturation électronique fera des dégâts
    8. Le cloud oui, l’IA non
    9. Un budget bien trop faible pour le numérique
    10. Sans compétences numériques, point de salut
    11. Un fort besoin d’accompagnement à la digitalisation
    12. Des milliers de diagnostics numériques
    13. La souveraineté numérique, une préoccupation pour les TPE/PME
    14. Seulement 26% d’entreprises matures
    15. Comment utiliser le baromètre France Num pour prospecter
  2. Conclusion et perspectives
  3. Sources

Les chiffres clés remarquables

L’Ile-de-France n’est pas la France

Ce qui m’a frappé de prime abord, c’est que curieusement l’Ile-de-France n’est pas si sur-représentée que je l’imaginais dans le tissu économique des petites entreprises (p. 6). Les auteurs nous rassurent en précisant que « Les résultats sont représentatifs de la population 2023 des TPE/PME françaises, que ce soit en termes de taille d’entreprise, de secteur d’activité ou de région. Les réponses ont été pondérées en pourcentage par rapport à la population de référence des entreprises, décrite par l’INSEE. »

Le numérique perçu comme positif, mais…

76% des dirigeants sondés considèrent que le numérique est positif pour leur entreprise (p.14). Soit cinq points de moins qu’en 2022. Pourquoi cette chute ? Le baromètre ne donne pas de réponse. Il faut creuser un peu plus loin en lisant l’enquête qualitative réalisée auprès de 26 entreprises. On y apprend que « quelques-unes reprochent au numérique de leur faire perdre un temps considérable, de les éloigner de leur métier d’origine, ou de rendre leur entreprise vulnérable. » Tout est dit.

1 dirigeant sur 2 craint le piratage de données, mais seulement 61% s’équipent de solution de cybersécurité (p.14). Quel paradoxe ! D’autant plus que seulement 11% comptent investir dans les deux prochaines années pour sécuriser les données et le site Internet (p.41). C’est à n’y rien comprendre ! Cela montre aussi le besoin d’accompagnement exprimé dans les entretiens qualitatifs, car le numérique peut paraître complexe, et évolue trop rapidement.

Un sentiment d’être à la page avec le numérique

Seulement 18% des dirigeants répondant se considèrent en retard par rapport aux entreprises du même secteur (p.17). En d’autres termes, quand ils se comparent entre eux, les dirigeants ne se trouvent pas si mauvais. Le problème avec le numérique, est que la comparaison traverse les secteurs. J’ai souvenir d’avoir animé un atelier inter-entreprises sur la maturité numérique. Tous les dirigeants participants avaient surévalué la maturité numérique de leur entreprise en entrée d’atelier par rapport à celle calculée en fin d’atelier. C’est donc surtout l’évaluation au regard d’un référentiel trans-sectoriel qui aide à positionner l’entreprise.

Extrait de la page 17 du rapport détaillé montrant la que le sentiment d’être en retard dans son secteur, est assez stable depuis 4 ans.

D’étonnantes particularités régionales 

J’ai été surpris d’apprendre que les entreprises de la région Centre Val-de-Loire sont plus enclines à avoir des clients venant d’Internet (p.18). Comment expliquer cette particularité régionale ? Est-ce lié aux secteurs d’activité des entreprises de cette région (ce qui pourrait s’expliquer par exemple en cas de sur-représentation de l’hôtellerie/restauration dans cette région) ? À une meilleure reconnaissance de l’origine d’un client ? Là encore, une investigation plus profonde serait utile.

La visibilité sur Internet passe d’abord par un site

Sur le plan de la visibilité, 67% des répondants disposent d’un site Internet, principale solution de visibilité (p.19). 84% utilisent au moins une solution de visibilité, mais le rapport n’indique pas la typologie des solutions en question. Il s’agit en fait des réseaux sociaux, du référencement gratuit, et du référencement payant. Il est surprenant de constater que seulement 55% des entreprises bénéficient de référencement gratuit. Pourquoi s’en priver ? DIMM.UP est par exemple référencé gratuitement sur les Pages Jaunes et dispose de sa page Google My Business (tapez « DIMM.UP » dans Google). Très utile pour le référencement local.

52% des répondants ne disposant pas de site Internet, considèrent que ce n’est pas pertinent pour leur métier (p.29). Ils sont même 75% dans le secteur des activités financières ! Ce qui m’intrigue alors, quels atouts attribuent à leur site Internet les dirigeants de ce secteur qui disposent d’un site Internet ? On ne fera pas boire un âne qui n’a pas soif. Mais on peut quand même lui montrer que d’autres ânes s’abreuvent.

Au passage, au-delà de la présence via un site Internet, sa robustesse, sa mise à jour tant technique que dans son contenu, son respect de la réglementation, sont tout aussi importants. Il ne suffit pas d’avoir un site Internet, encore faut-il qu’il soit à jour !

La vente en ligne reste faible

Du côté de la vente en ligne, 27% des entreprises ayant répondu, disposent d’au moins une solution (p.19). Ce qui là encore paraît étonnamment faible compte-tenu de l’offre de solutions disponibles. Surtout en prenant en compte que ces solutions représentent 18% du chiffre d’affaires (p.31).

Lors de la présentation du baromètre aux Activateurs France Num (vous ne savez pas ce que c’est ? Allez donc découvrir la page Activateur de DIMM.UP), le 19 octobre 2023, un zoom a été fait sur ce point. Pourquoi 58% de TPE PME ne vendent pas en ligne et pensent que ce n’est pas pertinent ?

Parce que les TPE PME ne comprennent pas les enjeux du numérique27%
Parce que les TPE PME pensent que leurs clients ne sont pas en ligne22%
Parce que les TPE PME ignorent que tous les secteurs peuvent être disruptés par le numérique17%
Parce que la vente en ligne n’est pas adaptée à leur activité15%
Parce que la question est mal posée10%
Parce que beaucoup de TPE PME ont suffisamment de clients5%
Parce que la vente en ligne ne concerne que le B to C3%
Les dirigeants de TPE/PME expliquent pourquoi ils ne vendent pas en ligne.

On aurait aussi pu proposer aux répondants d’indiquer « Parce que je ne sais pas que je peux vendre en ligne ».

Il y a donc encore énormément de pédagogie à faire pour embarquer les TPE/PME vers le numérique et plus précisément vers la vente en ligne.

La facturation électronique fera des dégâts

69% des répondants disposent d’un logiciel de facturation (p.20) : bon courage aux 31% restant pour le passage à la facture électronique !

64% des répondants dans des entreprises de 0 salariés, et 70% dans celles de 1 à 4 salariés, ont un logiciel comptable (p.22). Mais comment font les autres ?! Dès la création de DIMM.UP, j’ai utilisé un logiciel de comptabilité. J’y stocke les pièces comptables partagées avec mon expert-comptable. J’y produits mes factures. Les transactions bancaires sont automatiquement synchronisées. C’est tellement pratique !

39% des entreprises ayant répondu ont émis plus de 50% de leurs factures au format numérique (p.36), ce qui est dramatiquement bas, dans la perspective de la généralisation de la facture électronique. Les petites entreprises ne sont pas prêtes à la facture électronique, à l’évidence.

Le cloud oui, l’IA non

44% des entreprises ont une solution cloud, mais le rapport ne précise pas ce que cela recouvre (p.39). Une messagerie dans le cloud entre-elle dans cette définition ?

L’intelligence artificielle, qui a pourtant fait tant de bruit en 2023, fait une timide apparition au sein des TPE/PME, 5% des répondants possédant une solution de ce type (p.39). On pourrait pourtant avoir l’impression que tout le monde s’y est mis, ce qui est loin d’être le cas !

Un budget bien trop faible pour le numérique

Le niveau de budget consacré au numérique paraît étonnamment faible. En effet, seulement 40% des entreprises qui ont répondu ont consacré plus de 1000 euros au numérique en 2022 (p.42). Mais que fait-on avec 1000 euros ? Et surtout, quelle part des investissements cela représente-t-il, indicateur bien plus intéressant à appréhender, comme on le fait lors d’un diagnostic digital sur dimmup.com.

L’investissement et les coûts de fonctionnement du numérique, sont porteurs de valeur pour l’entreprise. À condition bien-sûr de savoir sur quoi investir et quoi financer. Les dirigeants d’entreprises disposent d’un guide gratuit pour les aider dans leur réflexion. Ce guide établit le lien entre la digitalisation et la performance financière.

Sans compétences numériques, point de salut

Autre étrangeté, 31% des entreprises qui ont répondu ne pas avoir de compétences dans le numérique, n’ont pas de projet pour en acquérir (p.45). Nous sommes dans un monde devenu numérique. Refuser d’acquérir des compétences en numérique est comme refuser d’apprendre à lire, écrire ou compter. Cela ne peut que fragiliser l’entreprise.

Un fort besoin d’accompagnement à la digitalisation

Pour se faire aider dans leur transformation numérique, 10% des entreprises ayant répondu pensent que leur expert-comptable est mieux à même de les accompagner (p.46). Est-ce vraiment sérieux ? Un expert-comptable digitalisé est déjà un formidable atout (le mien est parfait pour les petites entreprises, contactez-moi si vous voulez en savoir plus). Mais ce n’est pas son métier que d’aider une entreprise à définir sa stratégie digitale, former ses collaborateurs, déployer des solutions d’acquisition et de fidélisation client, etc.

Les répondants à l’enquête qualitative ont d’ailleurs spontanément abordé ce besoin d’accompagnement. J’invite les dirigeants de TPE/PME à commencer par prendre du recul, pour identifier sur quoi ils ont besoin d’un accompagnement. Un diagnostic digital à 360 degrés les aidera. Ceux qui craignent que ça coûte cher peuvent le faire gratuitement sur dimmup.com avec l’abonnement Découverte. Ceux qui préfèrent se faire aider peuvent demander un diagnostic digital en trois rendez-vous.

Des milliers de diagnostics numériques

Quant aux actions menées par France Num, un chiffre a particulièrement attiré mon attention : 3% des entreprises qui ont répondu disent connaître l’offre de diagnostic numérique gratuit proposé par les CCI et les CMA (p.47). Pourtant, en 2022, 8038 entreprises ont bénéficié de ce type de diagnostic, valorisé 300 euros chacun, soit 2,4 millions sur les fonds France 2030, si mes calculs et mes informations sont exacts. Depuis 2020, elles sont 44891 à avoir bénéficié de ce type de diagnostic « gratuit ». Avec quel bénéfice ? Nul ne sait. J’invite d’ailleurs les entreprises qui ont sollicité cette prestation à faire leur auto-diagnostic sur dimmup.com. Elles auront de quoi orienter leurs actions de développement numérique.

La souveraineté numérique, une préoccupation pour les TPE/PME

Le sujet de la souveraineté numérique me surprend aussi. On peut se satisfaire que 81% des répondants privilégient les acteurs de services locaux ou français, et que 65% privilégient les éditeurs de logiciels locaux ou français (p.51). Une étude plus approfondie serait utile pour confronter ces chiffres à la réalité, en tenant compte des volumes de dépenses et en observant la part engagée vers les acteurs nationaux. Néanmoins c’est plutôt une bonne nouvelle pour les acteurs français qui ont donc intérêt à mettre en avant leur nationalité dans leurs offres.

Seulement 26% d’entreprises matures

L’annexe du rapport détaillé fournit un schéma très intéressant sur la typologie des petites entreprises (p.58). Pour les offreurs de services et éditeurs de solutions, inutile de perdre son temps avec les entreprises réticentes. Par ailleurs, il faut s’attendre à un niveau d’exigence plus élevé avec les entreprises matures. En termes de marché, le principal gisement de clients est sans doute à trouver dans les entreprises dynamiques. Quant aux entreprises en potentiel, autant attendre qu’elles se manifestent, en adoptant une approche d’inbound marketing pour les attirer. Le rapport donne les caractéristiques de chaque type d’entreprises.

Voir le schéma détaillé page 58 du rapport avec les caractéristiques de chaque type d’entreprises ainsi que la variation par rapport à 2022.

Dans un grand pays comme la France, on ne peut pas se satisfaire de constater que seulement 26% des petites entreprises sont matures avec le numérique. Et encore, la notion de maturité est ici limitée à un niveau d’équipement numérique et aux projets de numérisation. La maturité numérique couvre d’autres aspects tels que la stratégie digitale, l’organisation qui la supporte, l’appréhension du numérique par les collaborateurs, la capacité à innover, mettre sur le marché et vendre avec le numérique, et enfin la prise en compte de l’environnement juridique, fiscal, réglementaire ou encore économique. C’est ce que l’on mesure au travers d’un diagnostic digital sur dimmup.com.

Comment utiliser le baromètre France Num pour prospecter

France Num met à disposition les données du baromètre en open data. On peut donc naviguer dans les résultats en mode data visualisation, en appliquant des filtres par région, par secteur et par taille d’entreprise. En revanche pas de classement, et encore moins de listes. Par exemple, sauf erreur de ma part, impossible de trier les secteurs selon le bénéfice perçu du numérique par le dirigeant. Il faut comparer secteur par secteur pour le déduire, ce qui est assez fastidieux.

On voit par exemple que sur la question « Dans l’ensemble, je trouve que le numérique aujourd’hui représente un bénéfice réel pour mon entreprise », les réponses moyennes (76,4%) sont très différentes du secteur de l’agriculture (62,3%), et du secteur des NTIC (94,8%).

Comparez la perception du numérique par les secteurs de l’agriculture et des NTIC.

À partir d’un export des données brutes, on peut aller plus loin. Imaginons que vous vouliez démarcher en priorité les départements et les secteurs dont les dirigeants ont une perception favorable du numérique. Ce qui vous intéresse, ce sont les meilleures réponses à la question « Dans l’ensemble, je trouve que le numérique aujourd’hui représente un bénéfice réel pour mon entreprise », c’est-à-dire ceux qui ont répondu « Tout à fait d’accord ». Il vous faut d’abord trouver le code unifié de la question posée aux répondants. Le référentiel des questions, filtré sur le chapitre Perception du numérique montre que la question qui vous intéresse porte le code unifié 201.

Capture d’écran des données fournies en open data.

Ensuite vous allez filtrer les résultats sur le code unifié 201. Vous pourrez alors exporter les données des 9500 enregistrements sélectionnés, au format Excel (CSV et JSON sont aussi fournis). Un tableau croisé dynamique filtré sur la réponse « Tout à fait d’accord » et trié par nombre de réponses, vous indique les départements où vous aurez le plus de chances de rencontrer des dirigeants qui pensent que le numérique représente un bénéfice réel pour leur entreprise. Voici les dix départements à démarcher en priorité (idéalement il faudrait pondérer par nombre total de réponses, mais vous avez compris le principe) :

DépartementNombre de réponses
Paris246
Bouches-du-Rhône130
Rhône127
Nord124
Haute-Garonne112
Gironde104
Loire-Atlantique102
Hauts-de-Seine97
Bas-Rhin92
Ille-et-Vilaine86
Les dix départements où se trouvent les entreprises les plus positives au regard du numérique.

À présent, en faisant le même exercice, mais cette fois-ci en créant le tableau croisé dynamique à partir de la colonne secteur_unifies, vous pouvez affiner votre ciblage en visant en priorité les secteurs les plus favorables :

SecteurNombre de réponses
Industrie673
Nouvelles technologies – Information – Communication586
Services spécialisés – Techniques518
Commerce (détail et gros)425
Z – Autre367
Services à la personne (p. ex. soins, santé, éducation)303
Hébergement – Restauration291
Activités financières – Assurances276
Bâtiment – Construction246
Transport – Logistique215
Agriculture166
Classement des secteurs selon leur degré de positivité sur le numérique.

Vous voilà maintenant prêt à démarcher en priorité les entreprises industrielles de Paris !

Conclusion et perspectives

En conclusion, cette étude a le mérite de donner une vue d’ensemble sur la perception du numérique par les petites entreprises (moins de 250 salariés). Pour les offreurs de services et les éditeurs de solutions, il donne une première ébauche d’analyse de marché pour prioriser ses actions commerciales. Pour les répondants, il n’apporte aucun bénéfice. Pour cela je les invite d’ailleurs à faire leur diagnostic sur dimmup.com ou à demander notre aide. On aimerait aussi connaître plus finement les forces et faiblesses numériques des TPE/PME, pour mieux orienter les actions d’accompagnement et d’orientation vers les acteurs locaux spécialisés.

Les entreprises ayant répondu à l’enquête qualitative ont spontanément exprimé un besoin d’accompagnement. La première action à faire, est de poser le diagnostic, pour avoir une vision complète de l’état des lieux. C’est vrai dans l’énergétique, dans le bâtiment, comme dans n’importe quel secteur. C’est aussi vrai dans le numérique. Sinon le dirigeant risque un biais de raisonnement, en se focalisant sur ce qu’il connait du numérique, ou ce qu’il pense urgent de traiter, sans prendre en considérant d’autres aspects pourtant importants.

Sources

Baromètre : https://www.francenum.gouv.fr/barometre-france-num

Infographies du baromètre France Num 2023 : https://www.francenum.gouv.fr/guides-et-conseils/strategie-numerique/comprendre-le-numerique/barometre-france-num-2023-ou-en-sont

Données brutes : https://data.economie.gouv.fr/explore/dataset/bfn-2023-resultats-2023/table/

Enquête qualitative auprès de 26 entreprises : https://www.francenum.gouv.fr/guides-et-conseils/strategie-numerique/comprendre-le-numerique/barometre-france-num-2023-26

Activateurs : https://data.economie.gouv.fr/explore/dataset/activateurs-france-num/table/

TPE/PME bénéficiaires : https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/tpe-pme-beneficiaires-des-dispositifs-france-num/

Offre de diagnostic digital pour les TPE : https://link.dimmup.com/ddtpes

Prendre du recul face à la folie des IA

Faut-il succomber à la frénésie de l’IA ? Oui, assurément, mais comme souvent avec les technologies, il faut savoir raison garder. Pour en parler, j’ai eu le plaisir de répondre aux questions de Jean-Philippe Clément lors de l’émission Parlons d’IA sur la radio Cause Commune (93.1FM à Paris).

Vous avez loupé la diffusion à la radio le samedi 7 octobre 2023 à 11h30 ? Écoutez le podcast !

  1. Les limites des IA génératives
  2. Un collectif pour valoriser les contenus
  3. Préparer l’entreprise à l’IA avec un diagnostic digital
  4. Et au-delà de l’IA ?
  5. Où écouter le podcast ?

Les limites des IA génératives

Tout a commencé avec l’article ChatGPT, six mois de folie que j’ai publié en juin 2023. Article qui a inspiré mon hôte d’un jour, alors qu’il avait diffusé plusieurs épisodes élogieux sur l’IA et ressentait le besoin de lever la tête du guidon.

Nous revenons ainsi sur les différentes vagues de technologies. Et j’y vais fort (vous trouvez ?) sur les IA génératives en disant qu’on nous laisse croire qu’il y a de l’intelligence, alors qu’il n’y en a pas !

Je rappelle que tout est lié à la qualité de la donnée fournie à l’IA pour son entrainement.

J’évoque aussi les problèmes que posent les IA génératives, en termes de propriété intellectuelle, de fuite des données et autres.

Un collectif pour valoriser les contenus

Jean-Philippe a souhaité que je présente la charte Contenu 100% humain. Une charte qui valorise le contenu créé par des humains et pour des humains. Cette charte n’interdit en rien l’usage des IA génératives, mais invite à le faire de manière transparente et éthique. Cher lecteur, si vous créez aussi du contenu, vous êtes d’ailleurs invité à nous rejoindre. Les derniers articles publiés par les membres du collectif sont disponibles sur le webring 100% humain.

Préparer l’entreprise à l’IA avec un diagnostic digital

L’IA (en particulier générative), c’est bien, mais ce n’est qu’une petite partie du numérique. J’explique donc comment avec DIMM.UP, il est possible de réaliser un diagnostic digital profond de l’entreprise. Une démarche nécessaire pour prendre du recul, adopter les nouveautés (notamment les IA, mais pas que), et surtout créer de la valeur pour l’entreprise. D’ailleurs à propos de valeur, je vous invite à demander le e-book Checkup numérique-performance, qui fait le lien entre digitalisation et performance financière de l’entreprise.

À ce jour, l’IA en tant que telle, ne me semble pas nécessiter un nouvel indicateur de maturité digitale. En effet, l’IA est une technologie avancée, qui s’intègre donc dans un cadre déjà établi couvert par les 115 indicateurs analysés via la plateforme dimmup.com. Une présentation détaillée de ces indicateurs est disponible dans le livre La transformation digitale pour tous !, best-seller 2022 chez l’éditeur, Pearson, que j’ai co-écrit avec David Fayon.

Je cite un chiffre qui a attiré mon attention : selon une étude de BlackBerry 82% des entreprises s’apprêtent à interdire les IA génératives (et non 84% comme je le dis, ce qui ne change pas l’ordre de grandeur). On voit là les craintes que provoquent ces technologies, alors qu’un usage maîtrisé est source de gain de productivité et de développement.

Et au-delà de l’IA ?

L’IA ne répond pas à tout, loin s’en faut ! Aussi il convient de garder de la hauteur, que l’on soit à la tête d’une grande ou d’une petite entreprise. Je cite ainsi l’exemple de mon primeur. Six mois après un diagnostic digital avec DIMM.UP, son magasin a vu son chiffre d’affaires croître de 5% grâce à Internet. Six mois encore après, une offre de fidélité via une app sur smartphone était proposée. Six mois plus tard, une plaque avec NFC et QR Code était déployée sur la caisse pour inviter les clients à donner leur avis sur la page Google du magasin. Enfin encore six mois plus tard, le magasin s’équipait d’un système de caisses connectées, se préparant à l’obligation légale liée à la facture électronique et permettant au patron de piloter son entreprise à distance, tandis qu’il ouvrait un nouveau magasin. Cet exemple montre tout l’intérêt d’une démarche de diagnostic digital à 360 degrés. Vous en saurez plus en visionnant l’interview du patron de cette boutique.

Où écouter le podcast ?

Vous pouvez retrouver le podcast de l’émission sur les plateformes suivantes et revenir ici me faire part de vos commentaires. Bonne écoute !

Le digital dans les commerces en France en 2023

L’ACSEL a publié début juillet 2023 son 7e baromètre Croissance & Digital. L’objectif est de comprendre comment les commerces en France s’approprient le digital. J’ai eu la chance de pouvoir lire le rapport complet (58 pages) et d’y relever certains points qui ont attiré mon attention. Dans ce qui suit, les pages indiquées font référence au rapport complet, les illustrations proviennent du rapport de synthèse public1.

Comme beaucoup d’études, ceux qui sont étudiés (ici les commerces en France), sont rarement les lecteurs des rapports. Pour les dirigeants de commerces, ils sont pourtant intéressants pour se comparer au marché. À condition de se poser les questions à soi-même et donc faire son propre auto-diagnostic pour découvrir ce qui peut/doit être amélioré.

  1. 14% des commerces ont recours à des sites marchands
  2. Les petits commerçants moins enthousiastes sur la transformation digitale
  3. Les bénéfices business de la transformation digitale perçus comme en recul
  4. Plus le commerce est gros, plus la transformation digitale est un objectif en soi
  5. Site vitrine et page professionnelle sont devenus la base pour un commerce
  6. La cybersécurité, plutôt bien staffée par les commerces
  7. L’IA dans les commerces
  8. Une présence digitale encore disjointe des points de vente
  9. 28% de commerces estiment ne pas avoir besoin de canaux digitaux
  10. 31% des commerçants ont besoin d’accompagnement dans leur transformation digitale…
  11. …d’abord pour maîtriser les outils
  12. Les commerçants se tournent-ils vers les bonnes structures pour accompagner leur transformation digitale ?
  13. Les commerces peinent à percevoir la valeur du digital
  14. Le paradoxe de l’impact du digital sur le commerce local
  15. Le manque de temps, premier obstacle à la transformation digitale des commerces
  16. Conclusion

14% des commerces ont recours à des sites marchands

[Page 4] Seulement 14% des commerces ont recours à des sites marchands et de types marketplace ou plateforme de proximité, alors que 70% vendent localement. Quel paradoxe ! Ces marketplaces peinent-elles à convaincre sur leur capacité à attirer une clientèle locale ? Les commerçants préfèrent-ils les éviter ?

Les petits commerçants moins enthousiastes sur la transformation digitale

Extrait du rapport de synthèse, page 7, montrant comment le digital est perçu par les commerçants comme une opportunité, un passage obligé ou ignoré, selon les commerces de moins de 20 ou plus de 20 salariés.
Page 7 de la synthèse : l’attitude des dirigeants de commerces à l’égard de la transformation digitale s’améliore, mais les petits commerces restent très en retrait des plus grands

[Page 9] Cette page est intitulée : « Une maturité digitale bien ancrée chez la majorité des commerçants ». Ce titre est trompeur. En réalité la question posée aux commerçants visait l’attitude des dirigeants en ce qui concerne la transformation digitale. La voient-ils comme une opportunité, un passage obligé ou l’ignorent-ils ? Ce qui ne dit rien de la maturité digitale des commerces. Les commerces de moins de 20 salariés (73% de l’échantillon) sont d’ailleurs nettement moins enthousiastes sur la transformation digitale (50%) que les commerces de plus de 20 salariés (70%). On retrouve ici une tendance de fond des petites entreprises en France, qui s’engagent timidement dans la transformation digitale.

À la question que je lui posais récemment2 de savoir comment convaincre les patrons d’hôtels ou de restaurants d’aller vers le digital, Thierry Marx répondait : flux et valeur. Ce qui est vrai dans les secteurs de la restauration et de l’hôtellerie, l’est probablement sur l’ensemble du commerce. Les solutions et services numériques doivent apporter du flux dans les points de vente, et de la valeur pour le commerce.

Les bénéfices business de la transformation digitale perçus comme en recul

[Pages 11] La perception des bénéfices business de la transformation digitale est en recul par rapport à 2022. Les enquêteurs ont retenu trois critères : amélioration de la fidélité client, amélioration de la satisfaction client et augmentation de chiffre d’affaires. Il y a pourtant bien d’autres bénéfices qui auraient pu être considérés dans l’enquête (par exemple : réduction des coûts, attractivité pour les candidats, amélioration du pilotage). À ce titre il est utile de lire l’e-book sur l’impact du digital sur la performance financière des entreprises.

Plus le commerce est gros, plus la transformation digitale est un objectif en soi

[Page 12] La transformation digitale est un objectif pour 40% des commerces en moyenne. Et plus l’entreprise est grosse, plus cet objectif est important. Le corollaire qui l’accompagne pour les dirigeants de ces entreprises : comment mesurer leur progression ? Faire un diagnostic digital à 360 degrés régulièrement est indispensable.

Site vitrine et page professionnelle sont devenus la base pour un commerce

Extrait du rapport de synthèse, page 10, montrant l'adoption par les commerçants des réseaux sociaux (73%) et des sites vitrines (72%)
Page 10 de la synthèse : site vitrine et réseau social sont devenus désormais une quasi-obligation.

[Page 17] 72% des commerces interrogés ont un site vitrine, proportion qui monte à 92% pour les commerces de plus de 20 salariés. Ils sont 73% en moyenne à disposer d’une page professionnelle sur les réseaux sociaux, 86% pour les plus de 20 salariés. Autrement dit, un site vitrine et une page professionnelle sur un réseau social sont devenus des éléments de base de la visibilité digitale d’un commerce. L’étude ne dit rien sur l’audience ni l’engagement sur ces supports.

La cybersécurité, plutôt bien staffée par les commerces

[Page 21] J’ai été agréablement surpris de découvrir que les 49% des commerces disposent de compétences en matière de cybersécurité. Un commerce sur deux, ça me semble même beaucoup. Mais c’est une bonne nouvelle !

L’IA dans les commerces

Extrait du rapport de synthèse, page 24, montrant un graphique des gains de l'IA perçus par les commerçants.
Page 24 de la synthèse : malheureusement la question posée ne permet pas vraiment de savoir si l’IA progresse dans les commerces.

[Page 22] Telle que posée, la question sous-entend que tous les commerces utilisent l’IA :  » Je vais vous citer un certain nombre de phrases sur l’Intelligence Artificielle (IA), pour chacune vous me direz si vous êtes … ? ». Pour savoir si l’IA progresse dans les commerces, il aurait déjà fallu savoir quelle proportion s’en sert.

Depuis le 30 novembre 2022 et la mise à disposition du grand public de ChatGPT3, l’intelligence artificielle fait la une des journaux, en particulier l’IA générative. Mais concrètement, en quoi un commerçant gagne-t-il du temps avec l’IA ? Ils sont 17% à l’affirmer : quelles solutions d’IA utilisent-ils ? Comment mesurent-ils le temps gagné ?

Une présence digitale encore disjointe des points de vente

[Page 24] Les commerces disposant de points de vente physique ne sont que 25% à mener des actions en magasin pour accroitre le trafic et les ventes sur Internet. Ce qui est cohérent avec le recours faible à l’omnicanalité (14%) malgré ses avantages (voir page 19). Mais c’est incohérent avec le déploiement massif de sites vitrines et de pages professionnelles sur les réseaux sociaux. Les dirigeants de commerce devraient mieux considérer la cohérence de leur présence physique et sur Internet. Il s’agit d’un tout pour le consommateur !

28% de commerces estiment ne pas avoir besoin de canaux digitaux

[Page 26] Parmi les 700 répondants, 200 n’ont pas de canaux digitaux, soit 28% de l’échantillon interrogé. Ce qui paraît cohérent avec les 72% de commerces disposant d’un site vitrine. Mais curieusement, ces commerces sans canal digital estiment à 81% que le digital ne s’applique pas à leur marché. De quels marchés s’agit-il ? L’enquête ne l’indique pas. Honnêtement, je suis perplexe. Je me demande si ces répondants ne sont pas victimes de méconnaissance de ce que le digital peut leur apporter, et pas seulement sur le plan de la visibilité et de la communication.

31% des commerçants ont besoin d’accompagnement dans leur transformation digitale…

[Page 33] 31% des entreprises estiment avoir besoin d’un accompagnement pour mener à bien à la transformation digitale, soit 7 points de plus qu’en 2022. Le besoin d’accompagnement est parfaitement compréhensible vu la complexité croissante du digital, le manque de compétences sur le marché, et la pression toujours plus importante (attentes client, attentes salariés, réglementation comme la facture dématérialisée qui arrive, innovations notamment avec l’IA, etc.). Que le dirigeant d’un commerce choisisse de mener la transformation digitale avec ses propres ressources ou en se faisant aider, il reste nécessaire de prendre du recul régulièrement en faisant un diagnostic digital à 360 degrés.

…d’abord pour maîtriser les outils

Extrait du rapport de synthèse, page 29, montrant les chiffres des 3 principaux besoin d'accompagnement à la transformation digitale des commerces de moins de 20 et plus de 20 salariés.
Page 29 de la synthèse : les commerçants ont besoin d’aide pour maîtriser les outils et aussi pour s’orienter sur le digital.

[Page 35] Les consultants en transformation digitale sont attendus par les commerces ! Pour les commerces de moins de 20 salariés qui sont 78% à demander de l’aide pour savoir par où commencer, je le répète : faites un diagnostic digital à 360 degrés. Je vous propose même une démarche en trois rendez-vous. Quant aux 86% de commerces de plus de 20 salariés qui cherchent un accompagnement pour évaluer le retour sur investissement du digital, je vous invite à télécharger l’e-book Checkup numérique-performance pour vous donner des bases de réflexion.

Les commerçants se tournent-ils vers les bonnes structures pour accompagner leur transformation digitale ?

Extrait du rapport de synthèse, page 30, montrant deux histogrammes sur les organismes sollicités par les commerçants pour leur digitalisation.
Page 30 de la synthèse : quel étrange tiercé gagnant quant aux structures choisies par les commerçants pour se faire accompagner dans leur transformation digitale.

[Page 36] Alors là, les bras m’en tombent ! Pour se faire accompagner dans leur transformation digitale, les commerces pensent donc à toute la place, sauf aux boutiques spécialisées, cabinets de conseil et freelances experts du domaine. Mais pourquoi se tourner vers sa banque pour accompagner la transformation digitale ? Pour la financer, je peux comprendre, mais ce n’est qu’une partie du problème. La question aurait-elle été orientée ? La page 37 donne une autre lecture, mais je ne comprends pas le graphique.

Les commerces peinent à percevoir la valeur du digital

[Page 47] 49% des commerçants ne reconnaissent pas la contribution du digital dans leur chiffre d’affaires. Ce qui est curieux, c’est que 42% des répondants utilisent leur propre site marchand, 14% une marketplace locale et 12% une marketplace généraliste (page 18). Est-ce à dire que certains ne font pas de chiffre d’affaires sur ces canaux ?!

Là encore, au risque de me répéter, la digitalisation a bel et bien un impact sur la performance financière du commerce. Et pas uniquement sur son chiffre d’affaires. Ce sont bien les trois piliers de la performance financière qui sont impactés : solvabilité, rentabilité, robustesse4.

Le paradoxe de l’impact du digital sur le commerce local

[Page 48] La moitié des commerçants pensent que le digital permet de développer le commerce local. Le paradoxe étant que cette proportion passe à 64% pour les commerces de plus de 20 salariés. Dans les deux cas, en recul respectivement de 7 et 10 points. Voilà qui interpelle ! Pourquoi ce recul ?

Le manque de temps, premier obstacle à la transformation digitale des commerces

[Page 50] Le premier obstacle à la transformation digitale des commerces est le manque de temps, pour 65% des répondants. Quand on manque de temps, il faut de la méthode. Ça évite de s’éparpiller sur le dernier truc à la mode. Il est donc urgent de prendre de la hauteur, pour savoir sur quoi agir. C’est à ça que sert un diagnostic digital à 360 degrés. Dirigeants de commerces, vous pouvez le faire seuls sur dimmup.com. Jusqu’à 20-30 salariés, vous pouvez me demander de l’aide. Pour les plus grands commerces, contactez DIMM.UP pour un devis selon votre problématique.

Selon la région de France où se trouve ne commerce, ces freins et plus généralement l’appétence à la transformation digitale, sont différents. Différences régionales tout à fait intrigantes. En gros, les commerces d’Ile-de-France sont plus adeptes du digital, tandis que ceux du Sud-Ouest sont plus récalcitrants. Là encore, l’étude ne donne pas d’explication, mais avouez que c’est étrange.

Conclusion

Pour conclure, je propose d’illustrer l’importance d’un diagnostic digital, au travers d’un cas client, petit commerce dans l’alimentaire en région parisienne. Un primeur (vente de fruits et légumes), a demandé un diagnostic digital à DIMM.UP. Il a ainsi compris ses forces et faiblesses en tant que commerce avec le digital. Six mois plus tard, il réalisait 5% de chiffre d’affaires additionnel via le digital. Encore six mois plus tard, il lançait une offre de fidélisation via une app. Encore six mois plus tard, il s’équipait d’une plaque NFC pour diriger les clients vers sa page Google My Business. Encore six mois plus tard, il s’équipait d’un nouveau système de caisse pour automatiser sa comptabilité, piloter le magasin à distance et se libérer ainsi du temps pour lancer un nouveau point de vente. La prise de conscience de ses forces et faiblesses numériques lors du diagnostic, lui a donné la perspective nécessaire. C’est bien la prise de recul (et ça ne prend pas 107 ans, comme disaient les anciens), qui lui permis de prendre conscience de ses actifs, bases fondamentales de son développement digital, et des actions à mener pour moderniser son commerce.

Le rapport de l’étude ACSEL donne une bonne vision d’ensemble de la digitalisation des commerces en France. Un diagnostic fournit un état des lieux précis pour progresser.

  1. Téléchargez la synthèse du rapport (38 pages) et visionnez le replay de sa présentation sur https://www.acsel.eu/7eme-ed-du-baro-croiss-resultats/. ↩︎
  2. Lors des trophées Numériques CPME, le 5 juillet 2023. Vous pouvez visionner la réponse de Thierry Marx à la question que je lui ai posée : « comment vous arrivez à convaincre un patron d’hôtel ou de restaurant à aller vers le digital ? » (en 4 minutes). ↩︎
  3. Lire à ce sujet le billet « ChatGPT, six mois de folie » pour prendre un peu de recul sur l’effervescence suite à la sortie de la fameuse IA conversationnelle d’OpenAI. ↩︎
  4. Demandez le e-book gratuit pour comprendre comment la digitalisation impacte la performance financière, sur https://link.dimmup.com/checkup-numerique-performance. ↩︎