Les réseaux sociaux ont conquis la planète, et pourtant il reste quelques irréductibles sceptiques. Ils se posent des questions sur ces nouveaux outils et nouveaux usages qui ont débarqués dans le quotidien de leurs amis. Ils ont pu être choqués par les pratiques de recrutement de certains réseaux sociaux. Ils sont parfois stressés devant la jungle des outils. Et tout cela leur donne des raisons de ne pas participer aux réseaux sociaux. Cet article est destiné aux sceptiques, pour leur donner un début de réponse aux raisons qu’ils peuvent opposer à l’utilisation des réseaux sociaux. Bien sûr ils pourront continuer d’être en marge du mouvement. Mais ils ne peuvent plus ignorer l’importance de ce mouvement de fond qui ne fait que commencer.
En discutant avec mes proches qui n’ont pas encore été séduits par les sirènes des réseaux sociaux, ou par ceux qui ont tenté de les utiliser et n’ont pas été convaincus par l’expérience, j’ai remarqué qu’ils évoquent principalement sept raisons de ne pas participer aux réseaux sociaux :
1. On s’en passait bien avant !
2. Les personnes avec lesquelles je souhaite être en relation sont géographiquement proches et disponibles aux mêmes heures que moi
3. Je n’ai pas besoin de savoir ce que font les autres en permanence
4. Je n’ai pas le temps
5. On donne trop d’informations, ce n’est pas sécurisé, ça augmente les risques d’être cambriolé
6. Je me retrouve embarqué à l’insu de mon plein gré dans des jeux idiots
7. Je ne maîtrise pas ce qui est publié en mon nom
On s’en passait bien avant !
C’est vrai. Avant d’inventer les réseaux sociaux, on utilisait d’autres moyens de communication, tel que l’email, ou le courrier papier. Ces moyens traditionnels présentent plusieurs inconvénients : ils sont unidirectionnels (j’envoie un message à certaines personnes), ne favorisent pas la réutilisation (qui n’a pas souffert en étant embarqué dans des chaînes d’emails ?), permettent difficilement à un tiers d’entrer dans la discussion, etc. Les réseaux sociaux apportent une grande fluidité dans les échanges. Les interactions au sein d’une communauté d’intérêts sont beaucoup plus efficaces avec les réseaux sociaux. Toute personne qui souhaite interagir avec un groupe de personnes, devrait donc envisager sérieusement d’être partie prenante des réseaux sociaux.
Les personnes avec lesquelles je souhaite être en relation sont géographiquement proches et disponibles aux mêmes heures que moi
Dans ce cas là, la valeur ajoutée apportée par les réseaux sociaux peut sembler faible. En revanche, dès que le réseau relationnel s’étend, dans le temps comme dans l’espace, alors les réseaux sociaux sont une bonne réponse. Dans le temps, les réseaux sociaux apportent une solution simple à qui souhaite renouer le contact avec des connaissances passées. Ces personnes ont pu changer d’email, ou déménager, leur profil dans les réseaux sociaux permet de reprendre contact avec eux. Et si on ne souhaite pas être contacté par d’anciennes relations, il est toujours possible de refuser une demande de mise en contact. Dans l’espace, les réseaux sociaux offrent aussi un moyen simple et convivial pour rester en contact avec des connaissances qui ont pu déménager, pas nécessairement à l’autre bout de la planète, mais suffisamment loin pour qu’une visite soit lourde à organiser. Les publications régulières de chacun permettent facilement d’avoir des nouvelles, plus fréquemment que par les moyens classiques. Et ces publications sont autant d’opportunités d’échanges. Un réseau relationnel peut aujourd’hui être limité dans l’espace et dans le temps. Participer aux réseaux sociaux, c’est se préparer à garder le contact lorsque le réseau relationnel évoluera dans l’espace comme dans le temps.
Je n’ai pas besoin de savoir ce que font les autres en permanence
Heureusement ! Et n’est-ce pas le cas avec tous les média ? Il est par exemple impossible (et inutile) de regarder la télévision en permanence, ou de lire tous les journaux qui sont publiés. De la même manière, personne n’oblige personne à prendre connaissance de toutes les publications de son réseau relationnel sur les réseaux sociaux. Il suffit pour cela d’adopter son propre rythme de consultation. Par exemple une fois par jour au lieu de regarder une émission de télé réalité, ou encore une fois par semaine le week-end. Les utilisateurs les plus avancés sont connectés quasiment en permanence, mais tout le monde n’est pas un utilisateur avancé. Et participer aux réseaux sociaux, même de temps en temps, c’est se donner la possibilité de lire les publications d’un réseau relationnel vivant, et de pouvoir y participer.
Je n’ai pas le temps
Comme souvent à propos du temps, la question n’est pas tant de savoir si on a le temps, mais plutôt de savoir comment l’on se sert du temps dont on dispose (24 heures par jour, pour mémoire). Les utilisateurs les plus avancés des réseaux sociaux ont progressivement remplacé leur consommation de média traditionnels (presse, télévision, radio) par une consommation et un rôle actif sur les média sociaux. En d’autres termes, au lieu de regarder un programme à la télévision, ils préfèrent interagir avec leurs alter ego au travers des réseaux sociaux. Et lorsqu’ils regardent la télévision ou écoutent la radio, ils sont en même temps actifs sur les réseaux sociaux, pour échanger au sujet du programme en cours de diffusion, un peu comme s’ils invitaient toutes ces personnes dans leur salon. En utilisant régulièrement les réseaux sociaux, on s’aperçoit assez vite que l’on est plus facilement au courant de l’actualité d’un domaine d’activité. En effet, toute information intéressante se retrouve rapidement communiquée par les experts du domaine : il suffit de les suivre pour être à jour. Et en cela, les réseaux sociaux sont un gain de temps appréciable.
On donne trop d’informations, ce n’est pas sécurisé, ça augmente les risques d’être cambriolé
Il est vrai que comme pour toute communication d’informations personnelles, il convient d’être prudent sur ce que l’on raconte sur les réseaux sociaux, comme n’importe où ailleurs. Il est par exemple risqué d’évoquer au marché un voyage en cours de préparation : on ne sait jamais vraiment qui peut écouter la conversation, et comment seront exploitées les informations communiquées. La prudence est donc nécessaire, et pour cela le bon sens prime. Par ailleurs, les réseaux sociaux proposent un paramétrage qui permet de limiter la visibilité des informations publiées. Certes, les options de visibilité proposées manquent parfois de clarté. Dans le doute, autant s’abstenir de publier trop d’informations. Quant aux cambriolages faisant suite à des informations communiquées sur les réseaux sociaux, je n’ai jamais vu de statistiques sur le sujet, tout au plus quelques articles retentissants publiés dans la presse, et surfant sur la peur du lecteur.
Je me retrouve embarqué à l’insu de mon plein gré dans des jeux idiots
Les chaînes d’emails existent depuis longtemps, et continuent de polluer les messageries. Les réseaux sociaux permettent aux éditeurs de ces chaînes de développer des dispositifs exploitant le graphe social de l’utilisateur. Là encore, la prudence est nécessaire : une relation vous envoie soi-disant (en général à son insu) une demande de participation à un jeu, et pour cela vous devez donnez l’accès à votre profil sur le réseau social ? Renseignez-vous avant d’accepter ! Vous êtes toujours libres de ne pas répondre à ce genre de demande. Pourquoi ne pas appliquer les règles élémentaires de prudence que vous appliquez dans votre quotidien ? N’hésitez pas à vous adresser directement à votre contact pour demander de quoi il s’agit. Ne cédez pas trop vite aux sirènes des chaînes de jeu idiots qui exploiteront votre soif de savoir ce qui se cache derrière. Bien souvent il ne se cache que la volonté d’accéder à votre réseau relationnel en votre nom.
Je ne maîtrise pas ce qui est publié en mon nom
Le fait de ne pas être actif sur les réseaux sociaux ne signifie pas pour autant que vous n’y apparaissez pas. Vous pouvez le déplorer, mais c’est la réalité du monde dans lequel nous vivons. Et si vous n’aviez pas d’existence digitale, croyez-vous que vous maîtriseriez mieux ce qu’on dit de vous sur Internet ? Il est toujours instructif de se rechercher sur Google. On est souvent surpris de voir son nom sortir dans les résultats de recherche. Et la meilleure façon de maîtriser ce que les moteurs de recherche restituent de vous, c’est encore de publier vous-même un contenu qui vous ressemble et correspond à l’image que vous souhaitez donner. En adoptant une attitude active sur les réseaux sociaux, vous vous donnez le moyen de contrôler ce qui est publié en votre nom. Evidemment, si vous utilisez un ordinateur familial pour cela, il est toujours préférable de créer des environnements pour chaque personne de la famille, afin d’éviter qu’un membre de la famille agisse en votre nom sur les réseaux sociaux, comme sur tout service en ligne auquel vous auriez accédé dans le passé en ayant choisi de maintenir votre session active.
En conclusion, j’invite les sceptiques des réseaux sociaux qui ont lu cet article à partager leur réaction voire leurs propres raisons de ne pas utiliser les réseaux sociaux. Quant aux utilisateurs avancés qui ont quand même lu ce long article bien que n’étant pas a priori dans la cible, je les invite à partager leurs arguments chocs pour convaincre leur réseau relationnel d’utiliser les réseaux sociaux.
WordPress:
J’aime chargement…